Le Président Tshisekedi lance le Forum national sur le droit à la réparation : une « rupture décisive avec l’oubli » pour les victimes du « Genocost »

Le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, accompagné de la Première Dame Denise Nyakeru Tshisekedi, a solennellement inauguré ce mardi le Forum national sur le droit à la réparation au Centre culturel et artistique des pays d’Afrique centrale (CCAPAC) à Kinshasa.

Cet événement majeur, qui se tiendra jusqu’au 4 juillet, est organisé par le Fonds national de réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et de crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV), avec le soutien du ministère des Droits humains.

Pour le FONAREV, ces assises représentent « un moment d’écoute, d’engagement et de construction collective autour de la justice pour les victimes ». Une perspective partagée par le Chef de l’État qui, dans son allocution, a souligné la portée exceptionnelle de ce forum.

« Une rupture décisive avec l’oubli et l’indifférence »

« Ce Forum national sur la mise en œuvre du droit à la réparation n’est pas un rendez-vous ordinaire : il marque une rupture décisive avec l’oubli, l’indifférence et l’impuissance. Il traduit l’engagement résolu d’une Nation qui choisit de placer la dignité des victimes au cœur de sa quête de justice et de réconciliation », a déclaré le Président Tshisekedi.

Conscient des enjeux pour la réhabilitation des victimes du « Genocost » – terme désignant le génocide congolais pour des gains économiques –, le Président a affirmé avec force que « la République Démocratique du Congo ne pourra se reconstruire sur des blessures ignorées. La réparation n’est ni une faveur ni un acte d’assistance : elle est un devoir de justice. »

Au lendemain de la signature de l’Accord de paix de Washington, visant à mettre fin à l’insécurité dans l’Est de la RDC, le Chef de l’État a réitéré sa volonté d’offrir aux victimes un environnement meilleur, insistant sur l’importance de la justice et de la réparation. S’adressant à l’assistance, le Président de la République a martelé : « Nous leur devons la vérité, la justice, la réparation. Et surtout, nous leur devons un avenir où plus jamais ces atrocités ne se reproduiront. C’est aussi avec elles, sans exclusion aucune, que le cœur du Grand Congo devrait battre avec courage. »

Avant de conclure son intervention, le Président a insisté sur l’urgence d’instaurer un environnement paisible, fondé sur la justice.

« Nous n’avons pas le droit de trahir l’espérance des victimes. Nous leur devons vérité, justice et réparation. Et surtout, nous leur devons un avenir où plus jamais ces atrocités ne se reproduiront », a-t-il répété.

La réparation, un droit et un fondement de la paix durable

Plus tôt lors de cette cérémonie, M. Patrick Fata, Directeur général du FONAREV, a mis l’accent sur la dimension fondamentale de la réparation des victimes.

« Ces travaux visent à franchir ensemble une étape essentielle en tant que nation et peuple résilient », a-t-il déclaré. Pour M. Fata, réparer ne se limite pas à une simple indemnisation financière : « réparer, c’est aussi et surtout reconnaître; c’est reconstruire des vies, des communautés, des liens sociaux brisés. »

Quant à la ministre des Droits humains, Mme Chambu Mwavita, elle a affirmé qu’à travers ce Forum, la réparation est désormais placée au centre des priorités nationales. « La réparation n’est pas un luxe, elle est un droit, une exigence de justice, un fondement de la paix durable ; elle est aussi un signal fort envoyé aux victimes », a-t-elle souligné.

De nombreuses personnalités politiques et publiques ont pris part à cette activité. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre d’un long processus mémoriel qui vise, selon les organisateurs, à finaliser la stratégie nationale et à lancer officiellement les programmes de réparation pour les innombrables victimes de la RDC.

La Rédaction

More From Author

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You May Also Like