Kinshasa s’est transformée en épicentre de l’intégration économique africaine à l’occasion de la 16e réunion ministérielle de la ZLECAf. Ouvert par le président Félix Tshisekedi mardi 15 avril, les travaux ont mis en lumière les enjeux cruciaux pour la RDC dans le cadre de l’accord commercial continental. « Les 54 États parties ont convenu que chaque pays peut retenir 3 % de ses produits comme exclus du démantèlement tarifaire », a déclaré le ministre Julien Paluku, avant de préciser : « Pour la RDC, 209 produits sur 6 439 ne seront pas concernés. »

Ce choix stratégique, selon le ministre du Commerce extérieur, a été conduit de manière participative sous l’égide de la DGDA. Il s’agit notamment de protéger les secteurs sensibles de l’économie nationale en pleine mutation, alors que le pays se prépare à l’ouverture de ses frontières d’ici 2036. Julien Paluku a salué les réformes du chef de l’État, citant entre autres le Plan directeur d’industrialisation et le Plan stratégique de transformation agricole.
Dans son intervention, le ministre a tenu à clarifier un point souvent débattu : les règles d’origine. « Un produit est considéré comme originaire s’il intègre au moins 70 % d’intrants locaux », a-t-il souligné. Une disposition clé pour éviter le contournement des avantages tarifaires par des produits simplement assemblés sur le sol africain.
Enfin, Julien Paluku n’a pas manqué d’évoquer les défis sécuritaires qui freinent l’élan de la RDC vers l’intégration continentale. « Malheureusement, un voisin continue de convoiter nos terres et minerais. Le Rwanda, car c’est de lui qu’il s’agit, commence à réaliser les conséquences de ses actes », a-t-il dénoncé, estimant que l’agression à l’Est du pays est un obstacle sérieux à la coopération africaine.
CKK