Le gouvernement congolais a vivement réagi à la nouvelle flambée de violence à Uvira, dans le Sud-Kivu, survenue seulement six jours après la signature d’un accord de paix à Washington. Lors de son passage mercredi 10 décembre dans l’émission Congolais Telema, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a dénoncé une situation « inacceptable », évoquant « plus de 200 000 déplacés vers le Burundi et plus de 80 morts » depuis la reprise des hostilités attribuées au M23.
Selon Patrick Muyaya, ces violences mettent en péril les engagements pris le 4 décembre par les parties impliquées dans le conflit. « L’accord de paix signé devait garantir le respect de l’intégrité territoriale et l’arrêt des hostilités. Six jours après, le constat est amer », a-t-il affirmé, estimant que les termes de l’accord n’ont pas été respectés par le Rwanda.
Le porte-parole a également pointé du doigt la persistance du soutien militaire rwandais aux rebelles du M23, malgré les engagements pris officiellement. « Le retrait des troupes rwandaises était une condition. Au lieu de cela, nous faisons face à des attaques venues du territoire rwandais, avec des drones suicides et des bombardements visant des civils », a-t-il déclaré.
Pour Kinshasa, cette reprise des combats confirme que l’accord de Washington est déjà fragilisé, au moment même où le gouvernement espérait une désescalade durable. Patrick Muyaya a assuré que les autorités congolaises « suivent de près la situation » et restent déterminées à défendre la souveraineté nationale face à ce qu’il qualifie d’« agression persistante » dans l’Est du pays.
CK
