« Un territoire mal aménagé produit de l’anarchie » : Guy Loando alerte sur l’urgence d’un aménagement territorial rigoureux en RDC

Lors d’un briefing conjoint animé ce jeudi 24 avril sur la RTNC, le ministre d’État en charge de l’Aménagement du territoire, Guy Loando, accompagné du ministre de la Communication Patrick Muyaya, a tiré la sonnette d’alarme sur le désordre urbanistique qui gangrène plusieurs villes et entités de la RDC. « Un territoire où l’occupation n’est pas planifiée produit de l’anarchie », a-t-il averti, pointant du doigt la prolifération des constructions anarchiques et le non-respect des normes en matière d’urbanisme.

Le ministre a fustigé le laxisme de certaines entreprises qui « doivent investir dans des camions de ramassage », mais qui ne jouent pas leur rôle dans la gestion des déchets. Cette défaillance, couplée à l’incivisme de certains citoyens qui jettent leurs ordures dans les caniveaux, est à l’origine d’inondations récurrentes. Il a également dénoncé les constructions érigées sur les lits de rivières et dans les espaces inappropriés, au mépris total des règles urbanistiques.

Dans une perspective de redressement, Guy Loando a salué la politique du gouvernement qui s’inscrit dans le pilier numéro 3 du programme national, axé sur l’aménagement du territoire et la connectivité. Il a évoqué les projets de réhabilitation des routes initiés par le ministère des Travaux Publics, visant à désenclaver certaines zones stratégiques.

Le volet légal n’a pas été oublié. Le ministre a souligné l’importance de l’arrêté du 20 février 2025, pris par la ministre des Affaires foncières, contre le morcellement irrégulier des terres. « Le gouvernement a demandé à ce que cela soit respecté », a-t-il insisté, annonçant aussi des mesures strictes, dont la destruction imminente des constructions sur des sites classés à risque.

« L’État repose sur quatre éléments : un pouvoir politique, une population, un territoire et la souveraineté », a rappelé Guy Loando. Pour lui, un territoire mal aménagé fragilise non seulement la gouvernance mais aussi la cohésion sociale. Il a insisté sur l’urgente nécessité d’une loi cohérente sur l’aménagement du territoire, en discussion au Parlement, pour combler le vide juridique laissé depuis 1957.

Le ministre a également évoqué la distinction entre urbanisme et aménagement. « L’urbanisme concerne les villes, tandis que l’aménagement va au-delà des milieux urbains », a-t-il précisé. Il a illustré son propos en évoquant des choix parfois incohérents d’affectation des espaces, comme « une église en face d’un bar », ce qui témoigne d’un manque de planification territoriale.

Enfin, il a appelé à la mise en œuvre effective des plans provinciaux et locaux d’aménagement, pour que tout projet de développement s’inscrive dans une logique planifiée. « L’aménagement, c’est décider en amont de ce que l’on veut faire de nos territoires », a-t-il conclu, tout en saluant la décision du président Félix Tshisekedi d’ériger ce portefeuille en ministère d’État.

CKK

More From Author

You May Also Like