Le calme apparent de la capitale béninoise a été rompu ce dimanche matin par des crépitements d’armes automatiques autour du palais présidentiel de la Marina. Selon des sources sécuritaires et médiatiques locales, une tentative de coup d’État serait en cours, menée par un groupe de militaires dirigés par le lieutenant-colonel Pascal Tigri.
Vers 10h (heure locale), des soldats lourdement armés ont pris le contrôle de la télévision nationale, annonçant la « suspension de la Constitution » et la « destitution du président Patrice Talon ». Bien que la situation reste confuse, des témoins rapportent des détonations dans plusieurs quartiers sensibles de la ville, notamment à Guézo et à proximité des institutions officielles.
Une vague de coups d’État en Afrique de l’Ouest
Ce nouvel épisode s’inscrit dans un contexte régional déjà fragilisé par une série de coups d’État militaires : Mali (2020, 2021), Guinée (2021), Burkina Faso (2022), Niger (2023), Gabon (2023), et récemment en Guinée-Bissau (2025). Une tendance inquiétante qui remet en cause les avancées démocratiques chèrement acquises ces dernières décennies en Afrique subsaharienne.
Appels au calme et incertitudes
Aucune réaction officielle du gouvernement béninois n’était encore disponible en fin de matinée. La communauté internationale et les partenaires régionaux, notamment la CEDEAO et l’Union africaine, sont attendus sur la question. L’incertitude demeure sur la suite des événements et la capacité de l’armée régulière à contenir cette tentative de renversement.
Un test pour la démocratie béninoise, longtemps citée comme modèle de stabilité dans la région.
Joël Ekutshu
