Le ministre des Finances de la République démocratique du Congo, Nicolas Kazadi, est passé au briefing hebdomadaire de mercredi 24 avril organisé par le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya. L’argentier de la République a déclaré ne pas être impliqué dans l’affaire de surfacturation des stations de traitement d’eau et a tenté de dissiper les spéculations.
Au cœur d’une polémique concernant le projet d’installation de 1000 stations d’eau à travers la République démocratique du Congo, évalué à plus de 390 millions de dollars, mené par le Consortium Stevers Construct et Sotrod Water via le Ministère du Développement Rural. Le ministre des Finances a abordé le sujet directement.
Selon lui, le projet en question remonte au gouvernement Ilukamba et a été transmis à sa nomination. Il lui a été demandé de faire avancer le projet, qu’il a réussi à faire baisser du prix initial prévu de 400 000 dollars.
« Nous recevons un dossier signé sous le Premier Ministre Ilukamba par un ministre du Développement Rural qui n’est pas l’actuel. Cela a été soumis à un appel d’offres public, validé par le Premier Ministre précédent, puis validé à nouveau et est arrivé jusqu’à moi dans le contexte de la crise sanitaire liée au COVID-19 où la question de l’eau était urgente. J’ai donc fait avancer le dossier qui a été présenté au Conseil des Ministres avant d’atterrir sur mon bureau. J’ai exprimé mon désir de payer, mais les 400 000 dollars m’ont semblé excessifs. J’ai demandé à mes services, avec l’aide d’ingénieurs pour une évaluation rapide car nous ne sommes pas spécialisés dans ce domaine, de donner notre avis avant tout paiement. C’est le rôle du ministère des Finances. Ils n’ont pas approfondi la question mais ont donné une appréciation professionnelle sur les aspects techniques », a-t-il déclaré.
Le Ministre des Finances a renchéri que ses services l’ont informé que le coût était d’au moins 400 000 dollars par station, ce qui lui a semblé élevé. «J’ai alors dit qu’il était difficile pour moi d’accepter cela et j’ai demandé à mon collègue de revoir les prix. Il est revenu vers moi en indiquant que le prestataire acceptait une réduction des prix qui se traduirait par une augmentation du nombre de stations livrées », a-t-il ajouté.
Nicolas Kazadi dit être étonné de voir la polémique surgir autour du dossier et il s’est posé un certain nombre de questions. « qu’ai-je-fait de mal ? Qui a surfacturé ? En premier lieu, qu’est-ce que la surfacturation ? Ce que je sais, ce que j’ai réussi à obtenir une réduction. Je ne sais pas exactement, mais ce que je sais, ce que j’avais remarqué que 400 000 en moyenne, c’était trop, et j’ai réussi à obtenir une réduction à 300 000, voire un peu moins. S’il y a des gens qui ont surfacturé, ce n’est certainement pas moi, au contraire, j’ai obtenu une baisse. Est-ce qu’on a payé de l’argent sans livrer ? Non, j’ai été ferme. Le contrat prévoyait un premier paiement de 80 millions de dollars US ; j’en ai payé 71 millions. Je vous laisse d’abord terminer vos 71 millions. Tant que vous n’avez pas terminé, je ne bouge pas. J’ai toutes les lettres dans lesquelles ils réclament, ils demandent ; je dis non, je ne bouge pas. Qu’est-ce que j’ai fait ?», s’est il demandé.
Ce dossier suscite beaucoup d’intérêt, les congolais désirent avoir des éclaircissements sur cette affaire qui implique une somme exorbitante du trésor public.
N/ Juan M.