Dans un contexte de pressions budgétaires accrues dues à la guerre dans l’Est de la RDC, le président Félix Tshisekedi a appelé à un audit général des structures publiques créées ces dernières années. Il s’agit, selon lui, d’une étape cruciale pour redresser les finances de l’État et assurer une gestion plus efficiente des ressources publiques.
Le chef de l’État a formulé cette instruction lors du 42ᵉ Conseil des ministres, tenu le vendredi 2 mai à la Cité de l’Union africaine. Il a insisté sur la nécessité d’un « assainissement budgétaire rigoureux » afin de créer les conditions d’une relance économique durable. « Nous devons maîtriser les dépenses publiques si nous voulons stabiliser notre monnaie et freiner l’inflation », a-t-il martelé.
Félix Tshisekedi a demandé au gouvernement de passer en revue toutes les entités administratives, y compris celles rattachées à son propre cabinet. L’objectif : évaluer leur valeur ajoutée face aux moyens financiers qu’elles absorbent, directement ou indirectement. Cette évaluation devra déboucher sur des propositions concrètes de suppression ou de réorganisation.
Le président a rappelé les engagements internationaux de la RDC, notamment avec le FMI, dans le cadre de la Facilité élargie de crédit. Il a souligné que la crédibilité du pays auprès des partenaires internationaux repose sur sa capacité à mieux gérer les finances publiques dans un climat de rigueur et de transparence.
Depuis le début de son mandat, Tshisekedi a multiplié les créations d’agences et de structures spécialisées. Parmi elles, l’APLC, le CPVS ou encore l’Agence de transition écologique. Des créations qui ont suscité des interrogations sur leur efficacité réelle dans un contexte de restrictions budgétaires.
Cette volonté présidentielle de rationaliser les institutions pourrait être bien accueillie par les acteurs de la société civile, souvent critiques vis-à-vis du « train de vie excessif » des institutions publiques. Elle fait écho à une précédente décision, en janvier 2025, où le chef de l’État avait déjà ordonné une réduction générale des dépenses publiques.
La mesure s’inscrit également dans une stratégie plus large de renforcement des capacités militaires et de réponse à la crise sécuritaire. Une revalorisation de la solde des forces armées a d’ailleurs été engagée ces derniers mois. Pour Tshisekedi, redresser les finances publiques est une condition sine qua non pour investir dans des projets structurants au service du peuple.
CKK