À la veille de la signature de l’Accord de Washington entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, Denis Mukwege tire la sonnette d’alarme sur l’escalade de la violence dans le Sud-Kivu. Le prix Nobel de la paix souligne que « la guerre s’intensifie dans les Kivu où la population subit une immense souffrance et meurt comme des mouches sous les bombes des belligérants, à l’instar de la situation qui prévaut à Kaziba, à Katogota ou à Kamanyola au Sud Kivu ». Ses propos, partagés sur son compte X le 3 décembre, mettent en lumière la gravité de la situation humanitaire dans cette région de l’Est congolais.
Les derniers bilans font état d’un massacre d’au moins vingt civils le 2 décembre, parmi lesquels des femmes et des enfants. La société civile de Kaziba évoque notamment la tragédie touchant la famille du chef du village Ntumulo, Nkungu, qui a perdu quatre enfants dans ces attaques. « Nos condoléances aux familles éprouvées, dont Nkungu, chef du village Ntumulo, qui a perdu quatre enfants », a déclaré Mukwege, insistant sur la nécessité de ne pas oublier les victimes dans les discussions diplomatiques à venir.
L’activiste congolais plaide pour une réponse urgente et efficace afin d’éviter que ces atrocités ne se reproduisent. « Il n’y aura pas de paix sans justice. Une enquête indépendante s’impose sans tarder pour traduire les responsables en justice et prévenir la répétition de ces atrocités commises sur les civils », a-t-il affirmé, appelant la communauté internationale et les autorités à prendre leurs responsabilités face aux crimes perpétrés contre les populations civiles.
Alors que la signature de l’accord entre Kinshasa et Kigali est prévue le 4 décembre sous médiation américaine, Mukwege rappelle que la paix ne peut se réduire à un simple accord politique. Les enjeux humanitaires restent cruciaux, et sa mise en garde souligne l’urgence de protéger les civils tout en construisant un processus de réconciliation crédible et durable au Sud-Kivu.
CKK
