Situation sécuritaire dans l’Est de la RDC : La liberté de la presse menacée dans les zones sous occupation rwandaise

La situation de la liberté de la presse dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) se détériore rapidement sous l’occupation rwandaise. Lors du Conseil des ministres 28 février, le ministre de la Communication et Médias a dressé un état des lieux alarmant, dénonçant des atteintes graves au droit à l’information et à la sécurité des journalistes.

Un recul inquiétant malgré les avancées

Ces dernières années, la RDC avait enregistré des progrès notables en matière de liberté de la presse, grâce à des réformes législatives et des efforts accrus du gouvernement. Cette dynamique avait d’ailleurs permis au pays d’améliorer son classement dans l’Indice mondial de la liberté de la presse publié par Reporters Sans Frontières (RSF).

Cependant, l’occupation de certaines parties de l’Est du pays par le Rwanda, notamment des villes stratégiques comme Goma et Bukavu en janvier et février 2025, constitue un sérieux revers. Selon le Ministre, cette occupation a instauré un climat répressif marqué par des restrictions sévères sur la presse et une manipulation systématique de l’information.

Un climat de répression et de censure

Dans ces zones sous occupation, les violations de la liberté de la presse sont devenues systématiques. Les journalistes subissent des intimidations, des arrestations arbitraires et des restrictions sévères sur la diffusion de l’information. La presse indépendante est muselée, tandis que les populations sont privées d’une information fiable et impartiale.

Les occupants imposent une stratégie délibérée de contrôle médiatique, utilisant la désinformation et la manipulation des faits pour imposer leur propre narration des événements. Cette situation met en péril non seulement la liberté de la presse, mais aussi le droit fondamental des citoyens à être informés de manière objective.

Une riposte en préparation

Face à cette situation préoccupante, les organisations professionnelles des médias, en partenariat avec la société civile et les instances internationales, ont mis en place des mécanismes pour documenter ces violations et organiser une riposte.

Le Ministère de la Communication et Médias a également intensifié ses efforts pour recueillir des preuves des exactions commises contre les journalistes et les organes de presse. Un rapport détaillé sera bientôt soumis au gouvernement, ouvrant la voie à des actions judiciaires, diplomatiques et médiatiques contre les auteurs de ces violations.

En attendant, une série de recommandations a été formulée à l’intention des autorités, afin de renforcer la protection des journalistes et de garantir le droit du peuple congolais à une information libre et crédible.

Cedrick Katay Kalombo

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