Ces derniers temps les affaires des finances publiques défrayent la chronique en République Démocratique du Congo de manière scandaleuse. Cependant, les faits de corruption et de détournement ou encore d’une utilisation irrationnelle des recettes du trésor public qui sont déplorés aujourd’hui, ne sont pas nouveaux.
Le gouvernement en a eu conscience, tout comme les institutions de breton Wood qui accompagnent l’Etat Congolais dans les efforts de l’amélioration de la gouvernance économico-financière y ont déjà réfléchit sérieusement et des solutions ont été préconisées.
Sans un mécanisme d’encadrement interne qui œuvre en toute liberté vis-à-vis du pouvoir décisionnel sur la chaine de la dépense, les recettes de l’Etat souffriront cout-que-cout, de la malversation financière au regard de l’influence d’un vieux système de prédation sur le trésor public.
D’ailleurs, on se souviendra qu’un dispositif de prévention des cas de malversations financières a été créé par le gouvernement et placé sous l’autorité même du Ministère des Finances. Ce dispositif qui s’appelle la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique, existe depuis 2022 par le Décret n° 22/ 12B du 31 mars 2022 portant création de ce Service.
Les mêmes motivations qui avaient prévalues à la mise en place de ce service devraient pousser normalement chaque Congolais à se demander, mais pourquoi parle-t-on de nombreux cas de détournement et de corruption aussi longtemps que la DGTCP est en place ?
C’EST QUOI LA DGTCP ET QUEL EST SON ROLE DANS LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES ?
La Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique, « DGTCP » en sigle est un Service public créé, au sein du Ministère des Finances.
La DGTCP a été créée suivant la nécessité de disposer d’un cadre institutionnel pouvant garantir la production des informations financières fiables, exhaustives et conformes aux normes internationales. Ce, dans le but d’éviter les détournements et ainsi moderniser les Finances publiques de l’état, en s’assurant qu’il n’y a pas des déperditions des fonds. Question de veiller également à une bonne exécution du plan de Trésorerie. Ce qui empêcherait au pays de tomber dans les dédoublements des paiements ou autres malversations.
En outre, le gouvernement congolais sous le premier mandat du Président Félix TSHISEKEDI, avait considéré la nécessité de disposer d’un service public qui devait garantir une gestion rationnelle de la trésorerie basée sur une planification des ressources financières et un contrôle régulier de leur décaissement sur proposition du Ministre des Finances.
LES MISSIONS DE LA DGTCP
La Direction Générale de la Trésorerie et de la Comptabilité Publique dispose des missions essentielles dans la conduite des entrées et sorties des fonds de l’Etat.
Il s’agit entre autres de :
- La mise en œuvre opérationnelle de la politique budgétaire au plan de l’exécution des dépenses et du suivi des recettes recouvrées par les administrations financières ;
- La définition de la politique financière de l’Etat à travers la gestion de la trésorerie et le suivi de l’endettement du Pouvoir central, des Provinces, des Entités Territoriales Décentralisées et des organismes auxiliaires;
- Exécuter les dépenses budgétaires du Pouvoir central, des Provinces, des Entités Territoriales Décentralisées et des organismes auxiliaires, conformément aux Lois et Règlements en vigueur ;
- Encaisser les recettes exceptionnelles du Pouvoir central, des Provinces, des Entités Territoriales Décentralisées et des Organismes auxiliaires ;
Ce qui revient à dire que si la DGTCP est mise à contribution, il sera difficile de connaitre de situation telle que le déficit de la trésorerie à prendre en charge le paiement des rémunérations des agents et fonctionnaires de l’état, le paiement irrégulier de la dette intérieur ou extérieur, le financement des projets non prioritaires ainsi de suite.
Il est donc normal que l’opinion puisse se demander si la DGTCP est consultée ou non dans les dépenses qui sont décriées aujourd’hui comme étant des scandales financiers, pouvant être évités à un pays qui est suivi par les institutions internationales dans le cadre de l’instauration d’une bonne gouvernance non occasionnelle mais durable.