Félix Tshisekedi entame ce 1er mai une visite officielle à Washington, avec à la clé la signature d’un partenariat stratégique d’envergure avec les États-Unis. Ce déplacement, qualifié d’« étape décisive » par la présidence congolaise, vise à renforcer les liens bilatéraux dans un contexte régional encore marqué par l’instabilité. Washington mise sur un nouvel équilibre dans les Grands Lacs, tandis que Kinshasa espère tirer profit de ce rapprochement sur les plans économique, sécuritaire et diplomatique.
Au cœur de l’accord : l’exploitation des vastes ressources naturelles congolaises, en contrepartie d’un engagement militaire accru des États-Unis, principalement dans l’Est de la RDC. « Il s’agit d’un tournant historique pour notre pays », assure le Département d’État américain, qui évoque un pacte « sans précédent dans l’histoire des relations américano-congolaises ». En toile de fond, la volonté américaine de sécuriser les chaînes d’approvisionnement en minerais stratégiques, alors que la région demeure sous tension.
Outre la dimension sécuritaire, un ambitieux plan d’investissement estimé à 500 milliards de dollars sur 15 ans serait en discussion. Il viserait à moderniser les infrastructures congolaises, notamment dans les secteurs des transports, de l’énergie et des télécommunications. « Ce partenariat va transformer notre pays de fond en comble », affirme un proche du chef de l’État, soulignant une opportunité inédite de développement.
Mais sur le terrain, les réactions sont plus nuancées. Opposition politique et société civile pointent un manque de clarté sur les termes de l’accord. « On ne peut pas signer un accord aussi déterminant pour l’avenir du pays dans l’opacité », s’indigne une figure de la société civile à Kinshasa. Des appels à la transparence et à l’implication du Parlement se multiplient, tandis que la population reste largement tenue à l’écart des négociations.
Ce rapprochement avec Washington intervient alors que la RDC et le Rwanda viennent de signer une déclaration de principes sous médiation américaine, prélude à une potentielle normalisation.
CKK