Un rapport publié dimanche 7 décembre par les experts des Nations unies relance le débat sur l’implication militaire du Rwanda dans l’Est de la République démocratique du Congo. Les enquêteurs y révèlent que plus de 7 000 soldats rwandais seraient actuellement engagés aux côtés de la coalition rebelle AFC-M23, une présence décrite comme massive et structurée, bien loin des « incidents frontaliers » souvent évoqués par Kigali.
Selon les conclusions du document, des unités des Forces de défense du Rwanda opèrent directement dans plusieurs zones du Nord-Kivu. Elles mèneraient des actions de combat, participeraient à la conquête de nouvelles localités et seraient impliquées dans des exécutions de civils. Les experts insistent sur le caractère coordonné de ces opérations, estimant qu’il ne s’agit pas de dérapages ponctuels, mais d’une stratégie militaire assumée visant à consolider l’emprise du M23 dans la région.
Le rapport détaille également une série de violations graves du droit international humanitaire attribuées à ces forces : exécutions extrajudiciaires, détentions arbitraires, incendies de maisons et déplacements forcés de populations, particulièrement parmi les communautés hutu. Pour les auteurs, ces crimes s’inscrivent dans un schéma répétitif et délibéré de terreur contre les civils afin d’asseoir l’occupation de territoires congolais.
Cette publication intervient dans un contexte diplomatique délicat, seulement deux jours après la signature à Washington d’un nouvel accord de paix entre Kinshasa et Kigali. Alors que les deux capitales tentaient d’afficher une volonté d’apaisement, les révélations onusiennes risquent de raviver les tensions et de compliquer la mise en œuvre des engagements pris par les deux chefs d’État.
CKK
