Le gouvernement congolais veut impulser une nouvelle dynamique économique intégrée entre l’Est et l’Ouest du pays. Lors du Conseil des ministres tenu vendredi 27 juin, sous la présidence de Félix Tshisekedi, le vice-Premier ministre, ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko, a présenté un projet ambitieux : « le modèle économique couloir vert Kivu-Kinshasa, adapté au cadre d’interventions créées par les dernières innovations légales et réglementaires afin de faciliter la priorisation des investissements et la mobilisation des financements, y compris ceux des partenaires extérieurs et de finances carbone ».
Le modèle prévoit la mise en place de mécanismes incitatifs pour encourager les investissements dans ce corridor stratégique. « Un régime de facilité et avantages fiscaux, parafiscaux et douaniers est prévu conformément à la législation en vigueur en la matière ainsi que la création, dans le cadre d’un contrat PPP, d’un organisme délégataire assurant les tâches d’élaboration et de mise en œuvre de la stratégie de gestion », a souligné le ministre.
Ce régime spécial permettra une meilleure implication du secteur privé dans la concrétisation des projets. « En ce compris les modalités d’implantation des projets et de participation du secteur privé, afin de s’éloigner des modèles existants dans lesquels les grandes entreprises d’exploitation agricole et minière se trouvent », a-t-il ajouté, marquant ainsi une volonté de rompre avec les pratiques extractives traditionnelles au profit d’une croissance inclusive.
Le projet s’articule autour d’un développement intégré, combinant plusieurs filières stratégiques. « Il a précisé que le modèle économique proposé combine les activités agricoles, la transformation industrielle des produits agricoles, le transport fluvial avec des unités de vent incorporées à un certain taux de biocarburant, les énergies renouvelables et la finance carbone. L’articulation principale sera la stimulation de la transformation locale, la création de la valeur ajoutée dans le corridor Kivu-Kinshasa », a expliqué le vice-Premier ministre.
L’objectif est également d’attirer des investissements verts tout en stimulant les exportations. « Le modèle proposé se focalise sur la relance de la production agricole, préférence étant donnée aux matières premières des biocarburants, les produits transformables en biens destinés à l’exportation. La transformation locale des produits agricoles en biocarburants, biens semi-transformés et biens finis exportables », a-t-il insisté.
Le projet intègre aussi un important volet infrastructurel. « Dérivée pour l’alimentation des bétails, la construction des unités fluviales et l’utilisation des biocarburants par des unités fluviales adaptées à ce type de carburant, la modernisation des routes nationales RN2 et RN4, la réhabilitation des routes provinciales et desserts agricoles liées au trafic fluvial, l’augmentation de l’offre de l’énergie électrique grâce aux énergies renouvelables », a précisé Daniel Mukoko.
Enfin, pour assurer la faisabilité du projet, une mission d’analyse terrain est annoncée. « Le vice-premier ministre, ministre de l’Économie nationale, a annoncé qu’une mission d’évaluation par une équipe interministérielle sera organisée dans les meilleurs délais pour fournir une cartographie précise des interventions envisageables à court terme à partir des initiatives et des programmes du gouvernement déjà en cours. Prioritairement dans la région entre Beni et Yangabi, le Conseil a pris acte de cette note d’information », conclut le compte rendu du Conseil.
Cedrick Katay Kalombo