RDC : Un haut responsable réhabilité malgré de graves soupçons de mauvaise gestion

Une éventuelle décision scandaleuse, qui peut susciter une vive controverse au sein de l’opinion publique et des milieux juridiques aurait été prise par le Conseil d’État. Cette Juridiction aurait ordonné la réhabilitation d’un ancien Directeur Général, du Fonds Forestier National, Honoré MULUMBA Kalala, suspendu, alors même qu’un rapport d’audit provisoire l’accable de plusieurs actes présumés de mégestion.

Selon des sources judiciaires proches de la haute cour administrative, cette décision intervient alors qu’un audit réalisé sur les exercices 2021 à 2024 met en lumière des dysfonctionnements majeurs dans la gestion des fonds publics au sein de l’entité concernée.

La mission d’audit, diligentée par la Cour des Comptes, a révélé des irrégularités préoccupantes. Neuf principaux griefs sont retenus contre le responsable réhabilité. Parmi eux :

  • L’ouverture irrégulière d’une antenne provinciale fictive, pour laquelle un contrat de bail a été signé sans autorisation légale, suivi du versement de 3 300 USD de garantie locative et 13 200 USD pour deux années de loyer.
  • L’exécution de budgets sans approbation du conseil d’administration, en violation des textes en vigueur.
  • Le financement opaque de projets : sur une centaine de projets financés à hauteur de près de 5 millions USD, seuls trois ont fait l’objet d’un suivi ou d’une évaluation, soulevant des doutes sérieux quant à l’effectivité des travaux réalisés.
  • Un manque de contre-vérification des superficies taxées, ayant entraîné un manque à gagner de plus de 7,7 millions USD pour l’État.
  • Le financement d’organisations non agréées pour un montant supérieur à 2,7 millions USD, en l’absence d’agrément ministériel ou de conformité légale.
  • Des marchés publics attribués de gré à gré, en violation de la législation sur les marchés publics. Certains des véhicules ainsi acquis, de seconde main et surévalués, sont tombés en panne peu après leur livraison.

Face à la gravité des faits révélés, la réhabilitation du haut fonctionnaire interroge. D’après certaines sources, une somme d’environ 300 000 USD aurait circulé dans les couloirs de la juridiction pour influencer la décision. Si ces allégations étaient avérées, elles constitueraient un scandale de grande ampleur, mettant à mal la crédibilité de l’appareil judiciaire.

Cette situation est perçue par de nombreux observateurs comme une atteinte grave aux principes de bonne gouvernance et de l’État de droit, car elle vient fragiliser davantage la confiance des citoyens envers les institutions.

Dans un contexte où la lutte contre la corruption est érigée en priorité nationale, plusieurs voix s’élèvent pour exiger la publication du rapport final de l’audit par la Cour des Comptes, ainsi que l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de cette décision judiciaire.

À travers cet appel, la société civile, les partenaires de la transparence et les citoyens espèrent un sursaut des institutions pour préserver les intérêts de la Nation et l’image d’un État responsable et respectueux de ses engagements en matière de gouvernance.

RM

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