RDC : Tshisekedi sonne l’alerte nationale pour sauver le PDL 145T

Le compte à rebours est lancé. À l’approche de l’échéance fixée à décembre 2025, le président Félix Tshisekedi hausse le ton et exige une accélération drastique de la mise en œuvre du Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL 145T). Lors du Conseil des ministres du vendredi 27 juin, il a exprimé son impatience face aux retards accumulés et a ordonné que tous les ouvrages de la première phase soient livrés avant la fin de l’année.

« Ces réalisations ne sont pas de simples chantiers, mais des symboles tangibles du développement à la base », a-t-il martelé.

Lancé pour résorber les inégalités entre zones urbaines et rurales, le PDL 145T constitue l’un des piliers de la vision du chef de l’État en matière de développement équitable. Écoles, centres de santé, bâtiments administratifs : ces infrastructures doivent incarner une nouvelle ère de services publics accessibles à tous. Mais à mi-parcours, les ambitions sont freinées par des lenteurs administratives et opérationnelles qui inquiètent au plus haut niveau.

« Inacceptables », tranche la présidence, à propos des retards constatés dans plusieurs territoires. Le président Tshisekedi n’a pas mâché ses mots : pour lui, le non-respect des délais « porte atteinte à la crédibilité de l’action publique ». Il a réclamé des « mesures correctives immédiates » et une remobilisation de tous les niveaux de l’État.

Pour coordonner cette montée en régime, la Première ministre Judith Suminwa a reçu mandat de piloter une réponse d’urgence, en étroite coordination avec le vice-Premier ministre chargé du Plan. Celui-ci devra « intensifier la cadence d’exécution du programme » afin d’éviter tout décalage supplémentaire. Selon le président, « mettre toutes les batteries en marche » n’est plus une option, mais « une priorité nationale ».

Le dispositif de relance ne s’arrête pas à Kinshasa. Les gouverneurs de province sont désormais sommés de s’investir pleinement dans l’exécution locale du programme. Le ministre de l’Intérieur est chargé d’assurer une supervision rigoureuse afin de faciliter la coopération entre les exécutifs provinciaux et les agences opérationnelles.

Cette remobilisation générale s’accompagne d’un renforcement des mécanismes de suivi. Un rapport d’étape détaillé est attendu dans un délai de 60 jours, avec présentation devant un Conseil des ministres restreint. L’objectif : mettre en place un pilotage resserré des performances. « Ce suivi vise à renforcer la redevabilité et à instaurer une transparence rigoureuse dans la mise en œuvre des projets publics », a précisé la ministre de la Jeunesse, Noëlla Ayeganagato.

En imposant un ultimatum clair, Félix Tshisekedi veut replacer le PDL 145T au cœur de l’agenda gouvernemental. À six mois de l’échéance, le programme se trouve à la croisée des chemins : réussir à livrer à temps pourrait en faire un modèle de développement de proximité. Échouer remettrait en question l’un des engagements politiques les plus emblématiques du quinquennat.

Cedrick Katay Kalombo

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