RDC : La chute d’Uvira ravive la colère, l’Union sacrée appelle à une mobilisation générale contre l’agression rwandaise

Six jours seulement après la signature de l’accord de paix de Washington entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, la ville stratégique d’Uvira (Sud-Kivu) est tombée aux mains des rebelles du M23, appuyés par les Forces de défense rwandaises (RDF), ce mercredi 10 décembre à 11h30, selon plusieurs sources locales et sécuritaires. Cette offensive constitue une violation flagrante de l’accord signé sous la médiation des États-Unis.

Face à cette escalade, le Secrétariat permanent de l’Union sacrée de la Nation (USN), plateforme politique soutenant le président Félix Tshisekedi, a lancé un appel à la mobilisation populaire sur toute l’étendue du territoire national, annonçant une grande marche pacifique le vendredi 19 décembre 2025 pour rejeter l’agression et défendre la souveraineté du pays.

Une paix signée, une guerre relancée ?

L’accord de Washington signé le 4 décembre sous l’égide du président américain Donald Trump, censé marquer un tournant pour la stabilité régionale, semble aujourd’hui vidé de son contenu. L’une des conditions principales le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais a été totalement ignorée, Kigali poursuivant ses visées expansionnistes à travers son soutien actif au M23.

Cette situation soulève plusieurs interrogations :

Donald Trump serait-il incapable de rééditer l’exploit diplomatique de Barack Obama, qui, en 2012, avait stoppé la progression du M23 après un simple appel téléphonique à Paul Kagame ?

La Maison Blanche joue-t-elle un double jeu, ou ferme-t-elle les yeux sur les violations persistantes du régime rwandais ?

La RDC doit-elle encore croire à la diplomatie, alors que les armes de l’ennemi résonnent sur son sol ?

Vers un tournant de résistance populaire ?

Pour beaucoup d’observateurs, la chute d’Uvira marque un tournant décisif. Si la communauté internationale ne réagit pas avec fermeté, les Congolais pourraient désormais choisir la voie de la résistance nationale, en exigeant une réorientation stratégique de leur gouvernement : passer des mots aux actes, de la diplomatie à l’action militaire dissuasive.

Le 19 décembre, c’est donc une démonstration d’unité que l’USN et la population espèrent, non plus pour supplier la paix, mais pour exiger la dignité et l’intégrité de la nation.

La RDC est à la croisée des chemins. Et l’histoire jugera.

Joël Ekutshu

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