Le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, et la Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Étrangères, Coopération et Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, ont animé un briefing spécial ce dimanche pour faire le point sur le processus de paix de Luanda. Ils ont dénoncé le manque d’engagement du Rwanda dans la recherche d’une solution pacifique au conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le Ministre Patrick Muyaya a déploré l’absence du Président rwandais Paul Kagame à la rencontre prévue à Luanda avec le Président Félix Tshisekedi. Il a qualifié cet acte de “geste ressemblant à une forme de paternité portée par le M23”, soulignant l’engagement indéfectible du Président Tshisekedi pour la paix.
Mme Kayikwamba a retracé l’historique du processus de Luanda, lancé en juillet 2022, avec sept rencontres ministérielles depuis le début de l’année 2024. Elle a rappelé les étapes clés :
Juillet 2024: Signature d’un cessez-le-feu entre la RDC et le Rwanda.
5 novembre 2024: Mise en œuvre de mécanismes de vérification renforcés pour suivre le cessez-le-feu.
25 novembre 2024: Signature d’un concept d’opération prévoyant le retrait des forces rwandaises du territoire congolais et la neutralisation des FDLR par la RDC.
14 décembre 2024: 7ème réunion visant à finaliser le rapport de la facilitation.
Cependant, la ministre Kayikwamba a vivement critiqué l’attitude du Rwanda qui, selon elle, a continuellement sapé les efforts de paix en exigeant un dialogue direct avec le M 23, une condition inacceptable pour la RDC.
La patronne de la diplomatie congolaise a dénoncé les violations répétées du cessez-le-feu depuis le 4 août 2024, imputées à la présence de forces armées rwandaises sur le sol congolais. Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir le M 23 et de privilégier cet appui au détriment d’un accord de paix. La RDC déplore ainsi le manque de bonne foi du Rwanda et son obstruction persistante au processus de paix de Luanda.
Manoeuvre sur la vérification ad-hoc
«Nous notons avec déception que la République démocratique du Congo a déployé ses experts, le 03 et le 05 novembre, la République d’Angola a déployé ses experts le 5 novembre, mais que nous attendions jusqu’à présent les experts du Rwanda. Et j’ai même soulevé la question ce lundi au Conseil de Sécurité…
Je me souviens que l’ambassadeur du Rwanda a répondu : que les experts étaient en route. Je ne sais pas s’ils se sont perdu. Selon la réponse du représentant permanent du Rwanda aux Nations unies, les experts du Rwanda qui ont été nommés pour participer au mécanisme des vérification adhoc sont en route vers Goma», a-t-elle restitué.
Signalons que le Rwanda n’a toujours pas affiché la véritable volonté durant les discussions de parvenir à une solution. Le président rwandais n’a pas cessé avec ses gesticulations habituelles.
RB