Alors que le ministère public a requis 20 ans de prison contre l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo dans le dossier du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, un vent de contestation souffle au sein de l’Assemblée nationale. Réunis au sein du collectif C50, plusieurs députés nationaux ont dénoncé vendredi 25 avril 2025 ce qu’ils qualifient de « poursuites judiciaires précipitées » contre leur collègue, en l’absence de toute levée formelle de son immunité parlementaire.
Face à la presse au Palais du Peuple, Lady Yongo Tshikala, porte-parole du collectif, a exigé des « excuses formelles » du Procureur général près la Cour constitutionnelle, John-Prosper Moke Mayele. Elle a également appelé Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, à « encadrer fermement » les procédures impliquant les parlementaires afin de préserver « le respect des règles constitutionnelles ».
Les députés du C50 ont alerté le chef de l’État, Félix Tshisekedi, sur ce qu’ils décrivent comme « une convergence parallèle » entre les institutions judiciaires et exécutives, accusant certaines autorités de mener un « coup d’État constitutionnel et institutionnel ». « Les membres du gouvernement et les mandataires actifs ne veulent plus répondre devant la représentation nationale, pendant que les députés sont agressés, poursuivis, jugés et arrêtés dans un mépris total de leur immunité », a martelé Lady Yongo Tshikala.
Le collectif réaffirme son attachement à la souveraineté de la plénière de l’Assemblée nationale et au respect strict de la Constitution ainsi que du règlement intérieur validé par la Cour constitutionnelle elle-même. « Le procureur général est allé jusqu’à cracher sur l’ensemble du peuple congolais en qualifiant nos immunités de soi-disant immunités parlementaires. Quel mépris ! », a conclu la porte-parole du C50.
CKK