Le verdict est attendu pour le 14 mai. Mais déjà, Augustin Matata Ponyo prépare l’opinion. Visé par un réquisitoire implacable, l’ancien Premier ministre est sorti de son silence pour dénoncer ce qu’il qualifie de “parodie de justice théâtralisée à outrance”.
Ce mercredi 23 avril, le ministère public a requis 20 ans de travaux forcés et 10 ans d’inéligibilité à son encontre, dans l’affaire du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, un projet qui s’est effondré avec 80 millions de dollars disparus dans la nature.
Matata n’est pas seul. Deux autres co-accusés ont été également visés : Déogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale, et Christophe Grobler, homme d’affaires sud-africain. Tous risquent la même peine, pour détournement de fonds publics et malversations.
Mais dans un message publié peu après l’audience, Matata s’en prend à la Cour constitutionnelle, l’accusant de violer à la fois la Constitution, les lois du pays et le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Un signal clair : pour lui, ce procès est politique. « Je remercie des millions des Congolais qui m’apportent leur soutien… La vérité finira par triompher », a-t-il écrit sur X.
L’homme se pose en victime, dénonçant un complot judiciaire maquillé en procédure pénale. Une stratégie risquée, mais calculée : Matata joue sur l’opinion publique, le droit et l’arène politique. La Cour a pris l’affaire en délibéré. Le sort de celui qu’on surnommait “le technocrate de la rigueur budgétaire” sera scellé dans moins de trois semaines. Coupable ou martyr ? La République attend.
PM