Après les inondations meurtrières qui ont frappé Kinshasa début avril, causant de lourdes pertes humaines et matérielles, le gouvernement central, conduit par la Première ministre Judith Suminwa, a annoncé une série de mesures d’urgence pour protéger les populations et éviter de nouveaux drames. La priorité est désormais à la prévention, à la réhabilitation des infrastructures et à l’encadrement strict de l’occupation du sol.
Lors d’un point de presse tenu le jeudi 24 avril à la RTNC, Guy Loando, ministre d’État en charge de l’Aménagement du territoire, a révélé les contours d’un plan d’urgence articulé autour de deux axes. Ils sont à la fois technique et légal. Ils impliquent près de 5 ministères.
Aspect technique des mesures gouvernementales
Au niveau du ministère d’environnement, le plan tenterait de résoudre la question de la gestion de déchets ( tri, recyclage, gestion de déchets).
«Partout au monde, si vous avez une usine qui fabrique des emballages en plastique vous devez investir également dans la chaîne de gestion de déchets. Soit au-delà de service de la ville ou de l’entité concernée, vous comme l’entreprise, vous devez investir dans le camion de ramassage. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. », a soutenu le ministre d’État ministre de l’aménagement territorial.
Le ministre Guy Loando a également rapporté que le Comité de crise s’était aussi penché sur la question évoquée pour que la République ait le système de collecte régulière, de tri à la source et de recyclage.
Le ministre Guy Loando a déploré le fait les Congolais jettent les déchets dans les caniveaux ce qui entraîne le débordement. Les constructions anarchiques sont également à la base de cette situation.
«Il y a des gens qui construisent sur les lits de rivières. Ils construisent sur les égouts, qui bouchent même les égouts. Il y a des endroits quand on est petit, c’était affecté à autre chose, vous revenez 5 ans plus tard, c’est devenu un immeuble, c’est devenu un hôtel… de fois c’est dans espaces inappropriés», a-t-il partagé.
Selon Guy Loando, le gouvernement a identifié un certain nombre de routes qui sont d’une importance capitale pour permettre dans le cadre du pilier número 3 du gouvernement (l’aménagement du territoire et assurer la connectivité maximale).
Sur le plan légal, le Ministre Guy Loando a fait savoir que la ministre d’État, ministre des Affaires foncières a obtenu du gouvernement l’exécution de l’Arrêté du 20 février 2025, interdisant les morcellements de parcelles. De ce fait, le gouvernement veut faire respecter cela et a demandé qu’on puisse procéder immédiatement à la destruction de tous les ouvrages qui se trouvent dans les sites, qui étaient qualifiés, conformément au plan comme des sites à risque. Dans le même ordre d’idée, il a été demandé au VPM de l’intérieur pour que le gouverneur de la ville procède à la destruction de ces constructions anarchiques.
Le Ministre Guy Loando a également évoqué le problème de réglementation dans le secteur d’aménagement, qui souffre depuis des années.
D’où la nécessité d’accélérer le processus en cours de la mise en place de la loi sur l’aménagement du territoire, tel que souhaité par Gouvernement. A en croire le Ministre Guy Loando, cette loi doit être acheminée à l’Assemblée afin qu’elle retourne au Chef de l’État pour sa promulgation.
Le gouvernement a également affiché ses intentions d’interdire les délivrances des titres fonciers dans ces zones, tout en annonçant la construction de logements sociaux et de sites d’accueil sécurisés pour les sinistrés à travers les 26 provinces du pays.
Un accent particulier est mis sur la sensibilisation et l’éducation civique. Le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, a souligné l’importance de l’aménagement du territoire dans la gestion des catastrophes : « On ne peut pas empêcher les catastrophes naturelles, mais on peut en réduire les conséquences par un meilleur urbanisme et des comportements responsables ». Une vaste campagne nationale d’information est prévue, pilotée par les ministères des Affaires sociales et de la Communication.
Par cette stratégie multisectorielle, le gouvernement entend rompre avec les réponses improvisées du passé. « Nous devons sortir de la logique de l’urgence pour entrer dans une culture de prévention », a insisté Muyaya. Le protocole national de gestion des catastrophes est actuellement en préparation pour assurer une réaction rapide et coordonnée à l’échelle nationale.
CKK