Pertinent courrier de l’IGF à Peter Kazadi : le contrat ONIP-AFRITECH pour la production des cartes d’identité cause des soucis

A Jacquemin Shabani, le très bientôt vice-Premier ministre à l’Intérieur et sécurité, Peter Kazadi, le sortant, a eu à gérer un dossier qui cause des soucis à la République, détecté par l’Inspection générale des finances -IGF. Ce dossier est relatif au contrat entre l’Office nationale d’identification de la population -ONIP-, établissement public sous tutelle du ministère de l’Intérieur, et le groupement AFRITECH-IDEΜΙΑ, conclu à hauteur de 697 millions de dollars dont 104 millions de dollars d’apport de l’Etat RD-congolais et 593 millions de dollars à apporter par l’autre partie.

Dans le cadre de ce contrat, l’Etat RD-congolais a déjà décaissé 20 millions de dollars. Cette somme est cependant bloquée par l’IGF qui, après avoir passé au peigne fin la copie ONIP-AFRITECH, a décelé des zones d’ombre. Le service dirigé par Alingete a, pour ce faire, transmis une note d’observations au VPM sortant de l’Intérieur, Peter Kazadi, reprenant chacun de ces problèmes. Et ce, en plus d’exiger des «réponses satisfaisantes» comme «préalables pour la poursuite de ce projet».

En effet, le groupement AFRITECH-IDEΜΙΑ, selon l’IGF, ne dispose pas de ressources pour financer sa participation, évaluée à 593 millions de dollars. «Le contrat prévoit que l’Etat RD-congolais fournisse à ce Groupement une garantie devant lui permettre de lever les fonds auprès des banques commerciales. Ladite garantie portera sur la séquestration des avoirs de la Banque Centrale du Congo par la banque commerciale prêteuse. Cette opération tombe dans l’illégalité, voire dans l’impossibilité», fait remarquer l’IGF dans la pertinente correspondance adressée à Kazadi, avant de révéler, dans ce même dossier, d’autres termes frisant le scandale dans un secteur censé être surveillé par le VPM en charge de l’Intérieur dans l’accomplissement de sa tâche de doter les RD-Congolais d’une carte d’identité après des décennies.

«Le coût total de ce projet est jugé surfacturé en ce qui concerne particulièrement la construction des infrastructures immobilières du projet évaluées à 444 millions de dollars», relève le service technique dirigé par Jules Alingete.

L’autre couac déniché par l’IGF est en lien avec le partage des revenus de ce contrat de production des cartes d’identité nationale, estimés à 2 milliards en 20 ans. Selon les termes du contrat, Afritech doit empocher 60% de cette bagatelle contre 20% seulement pour la partie RD-congolaise. Les 20 autres devraient servir au remboursement de la dette devant être contractée auprès d’une banque commerciale de la place. Cela «ne se justifie pas», soutient l’IGF, mettant en exergue «la nullité de l’apport de AFRITECH/ IDEMIA» qui, en outre, est «conditionné par la garantie de l’Etat».

A ces observations, qui frappent d’aucuns de stupéfaction, le service de Jules Alingete rajoute: «la firme française IDEMIA/France ne reconnaît pas sa participation à ce projet de cartes d’identité en RD-Congo». L’IGF, qui affirme avoir contacté cette société basée à l’Hexagone, tranche que AFRITECH/ IDEMIA est tombée sous le coup de l’«usurpation» en utilisant frauduleusement la dénomination d’une firme internationale, tentant ainsi de se faire passer pour sa filiale.

Toutefois, note l’IGF, pour la société IDEMIA, AFRITECH est un client qui pourra s’approvisionner auprès d’elle en équipements.

A.K.

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