Patrick Muyaya : « La paix nécessite des compromis », dit-il en saluant le tournant pris dans les discussions avec l’AFC/M23

Le gouvernement congolais change de posture face à la crise sécuritaire persistante dans l’Est du pays. Pour la première fois depuis la résurgence du M23 fin 2021, Kinshasa affiche une volonté d’engager un dialogue direct avec l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23). Ce revirement s’est matérialisé par un communiqué conjoint, salué comme un « pas important vers la paix » par le ministre de la Communication, Patrick Muyaya.

S’exprimant du Briefing presse à Kinshasa jeudi 24 avril, Patrick Muyaya porte-parole du gouvernement a insisté sur le caractère stratégique de cette nouvelle approche. « Nous avons fait un pas, et qui n’est pas le seul », a-t-il déclaré. Selon lui, l’entame d’un cessez-le-feu avec l’AFC/M23 permet désormais d’envisager des pourparlers plus larges, notamment avec le Rwanda, par le truchement du médiateur de l’Union africaine.

Cette ouverture au dialogue contraste avec la ligne dure adoptée jusque-là par l’administration Tshisekedi, qui considérait les rebelles comme des marionnettes de Kigali. Muyaya justifie ce virage par des avancées diplomatiques significatives : « Il y a eu des sanctions contre Kigali et ses alliés. Des pays partenaires ont suspendu leur coopération avec le Rwanda. Ce sont des résultats concrets », a-t-il souligné.

Le ministre a toutefois tenu à tempérer les attentes, rappelant la fragilité du processus en cours. « Il faut considérer que la déclaration conjointe est une étape vers la paix. On ne peut pas faire de paix sans compromis, et là, nous sommes engagés dans cette dynamique », a-t-il insisté. Une manière de rappeler que les discussions à venir nécessiteront des concessions de toutes les parties.

CKK

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