La 15e session ordinaire du Forum des Parlements des pays membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) bat son plein à Luanda, en Angola, avec un ton particulièrement franc adopté par le président de l’Assemblée nationale de la RDC, Vital Kamerhe. Conduisant une délégation congolaise depuis le 22 avril, il a haussé le ton lors de la Conférence des Présidents, dénonçant l’omission de la présence de l’armée rwandaise sur le sol congolais dans le rapport parlementaire de la CIRGL.
Au cœur des discussions, le rapport de la mission d’information parlementaire sur la situation dans l’Est de la RDC a été vivement critiqué par le professeur Kamerhe. « Il faut que ce rapport mentionne clairement la présence de l’Armée Rwandaise sur le territoire congolais, car se limiter à la présence du M23 dans la partie Est ne reflète plus la réalité à l’heure où tout est clair que nous sommes occupés par le Rwanda », a-t-il martelé devant ses pairs, appelant à plus de sincérité dans les débats.
L’ancien directeur de cabinet du président Tshisekedi a poursuivi en accusant la communauté internationale d’avoir semé les graines de l’instabilité en RDC. « Nous n’acceptons pas qu’on nous donne la responsabilité de la tragédie congolaise », a-t-il déclaré, pointant du doigt la décision des Nations unies en 1994 qui avait permis l’entrée massive des réfugiés rwandais. Il a invité Kigali à assumer ses responsabilités vis-à-vis des FDLR plutôt que de rejeter toute idée de dialogue.
Au-delà des dénonciations, Vital Kamerhe a salué les efforts diplomatiques déployés par le président Félix Tshisekedi, soulignant que « la cause congolaise commence peu à peu à interpeller la communauté internationale ». Il a encouragé une approche durable pour la paix, insistant sur la nécessité de rompre avec le cycle des violences récurrentes dans la région.
En marge des débats, la Conférence a élu un nouveau Secrétaire Général à la tête du Forum : le Tanzanien Deo Mwapinga, désigné par acclamation. Les travaux se poursuivront jusqu’au 25 avril avec une plénière axée sur le leadership inclusif et l’implication des femmes dans les processus de paix, dans une région toujours marquée par les conflits et les inégalités.
CKK
