La prise d’Alimbongo ce lundi 16 décembre 2024 par les rebelles du M23 vers 17heures locales, marque une nouvelle étape préoccupante dans la détérioration de la situation sécuritaire dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Ce basculement, survenu après 15 jours de combats acharnés entre les FARDC et les rebelles, illustre les défis multiples auxquels l’armée congolaise est confrontée sur le terrain.
Alimbongo, localité stratégique dans la chefferie des Bamate, représentait un verrou clé pour les forces armées congolaises depuis la chute d’autres localités majeures comme Kirumba, Kayna et Kanyabayonga. Sa prise par le M23 ouvre désormais la voie aux rebelles vers Lubero-centre, une zone qui connaît déjà un afflux massif de déplacés fuyant les combats.
Selon les sources locales, les problèmes logistiques ont contribué à la perte de contrôle de cette localité par les FARDC. L’armée congolaise souffre d’un déficit en équipements adaptés, notamment en véhicules de transport. Les véhicules militaires vieillissants, hérités parfois des mandats précédents, ne suffisent plus à répondre aux besoins opérationnels, obligeant les FARDC à réquisitionner des moyens civils, renseignent les mêmes sources.
Les appels internationaux au respect du cessez-le-feu, notamment ceux des États-Unis, semblent avoir sapé le moral et la stratégie des FARDC, selon les témoignages locaux. Cette confusion a donné un avantage tactique au M23.
Le soutien du Rwanda au M23, renforce la capacité offensive des rebelles et déséquilibre les rapports de force sur le terrain. Avec la chute d’Alimbongo, les populations civiles continuent de payer un lourd tribut. Les déplacements massifs vers Lubero-centre et d’autres zones relativement sécurisées aggravent une crise humanitaire déjà alarmante.
Pour l’instant, les FARDC n’ont pas officiellement réagi à cette nouvelle défaite. Ce silence pourrait refléter la nécessité d’évaluer la situation et de repenser les stratégies en cours, dans un contexte où la pression militaire et diplomatique s’intensifie.
Christian-Moses Masunga