Mission de formation à la Gecamines, l’IGF inutilement sous le feu des critiques

Dans le but de renforcer les compétences de ses agents en audit et passation des marchés, la Gecamines a récemment sollicité l’expertise de l’Inspection Générale des Finances (IGF). Ce partenariat, officialisé par une lettre adressée à l’Inspecteur général chef de service, a conduit à une série de formations de trois mois, entièrement financées par la Gecamines.

L’Inspecteur général chef de service, après avoir obtenu l’approbation de sa tutelle, a signé l’ordre de mission autorisant les inspecteurs des finances à dispenser cette formation. Les coûts de la mission ont été entièrement pris en charge par la Gecamines, satisfaisant ainsi les deux parties.

Pendant cette période, les inspecteurs des finances ont non seulement formé les agents de la Gecamines, mais ont également rédigé deux rapports détaillant les résultats de cette formation. Ces rapports ont été très bien reçus par la Gecamines, soulignant la valeur ajoutée de cette initiative.

Cependant, la situation a pris une tournure controversée lorsque l’Inspecteur général chef de service a demandé à la Gecamines de verser les frais de la mission sur le compte de fonctionnement de l’IGF. En retour, l’IGF a rémunéré les inspecteurs des finances impliqués.

C’est en ce moment que l’affaire a pris une dimension litigieuse. Le Procureur général Tudieshe a contesté la légitimité de ce paiement, qualifiant l’opération de « paiement indu » que l’IGF n’aurait pas dû accepter. Selon lui, les inspecteurs n’auraient pas dû assurer cette formation aux frais de l’IGF, une formation qui n’avait jamais été initialement prévue ni budgétisée par l’institution.

De leur côté, l’IGF et la Gecamines maintiennent que la démarche était transparente et strictement technique, échappant ainsi à la compétence de la Cour des comptes. Ils précisent que la Gecamines, en tant que société d’État, a pris en charge les coûts financiers de la formation et a versé les fonds dans les comptes bancaires officiels de l’IGF. Pour eux, aucune irrégularité n’a été commise.

Ainsi, l’affaire Gecamines-IGF met en lumière les complexités et les malentendus possibles dans les collaborations interinstitutionnelles, où des actions jugées légitimes par certains peuvent être perçues comme problématiques par d’autres. La question reste ouverte : où se trouve réellement l’erreur dans cette opération ?

L’Inspection Générale des Finances (IGF) a également réagi vivement aux récentes déclarations du Procureur général près la Cour des comptes concernant l’audition des inspecteurs des finances. Selon une source interne à l’IGF, contactée lundi par l’Agence Congolaise de Presse (ACP), les inspecteurs ne peuvent être entendus sur des faits découlant de leur travail que sur autorisation expresse du Chef de l’État, conformément à la loi portant statut judiciaire des Inspecteurs des finances.

L’IGF conteste la légitimité des invitations émises par le Procureur général, affirmant qu’il n’a jamais cité les dispositions légales lui permettant d’adresser de telles convocations. « Le Procureur général près la Cour des comptes a fait un communiqué illégal pour faire sensation, sachant bien que l’IGF n’y répondra jamais, » a ajouté la même source. Cette controverse met en lumière les tensions entre les institutions et les interprétations divergentes des cadres légaux en vigueur.

CMM

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