Le corps inerte de la journaliste Wilondja Mazambi Fiston, âgé d’une trentaine d’années, a été retrouvé le mardi 5 août, dans la rue au quartier Nguba, à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. La victime baignait dans son sang, une corde encore nouée autour du cou, visiblement victime de graves tortures. Transporté à l’hôpital général de Bukavu par des habitants, le jeune homme a succombé à ses blessures dès son admission en salle d’urgence.
L’organisation Journaliste en Danger (JED) exprime sa profonde consternation et appelle à une enquête urgente et transparente pour faire la lumière sur ce crime odieux. L’ONG pointe du doigt la situation d’insécurité grandissante dans les zones actuellement sous contrôle des rebelles AFC/M23, accusés par plusieurs sources d’imposer un climat de terreur dans l’Est du pays, avec le soutien du Rwanda.
Selon des sources locales contactées par JED, Wilondja avait été enlevé la veille aux environs de 18h par un « commando armé » près de la place Mulamba, dans le quartier Mangaza, non loin de son domicile. Journaliste actif à la Centrale de Monitoring des Médias, un programme chargé de veiller au respect de l’éthique journalistique, Wilondja faisait partie des professionnels enrôlés de force par le mouvement rebelle après la chute de la ville.
Pour Darius Kitoga, président provincial de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) à Bukavu, ce meurtre ne peut être considéré comme un simple acte d’insécurité. « C’est une attaque ciblée contre un journaliste connu pour son engagement éthique, et qui travaillait sous surveillance constante dans un contexte de rébellion », a-t-il déclaré.
JED demande expressément aux responsables politiques et militaires de l’AFC/M23 de clarifier les circonstances de cet assassinat et de cesser les actes d’intimidation, d’enrôlement forcé et de violence contre les journalistes dans les zones sous leur contrôle.
G. K
