Le marché Kenya, l’un des plus grands centres commerciaux de Lubumbashi, a connu une matinée sous tension ce mardi 04 mars en raison d’affrontements entre deux factions rivales du parti politique Union nationale des fédéralistes du Congo (UNAFEC).
Les partisans de Mireille Masangu et ceux de Jean-Ladislas Umba Lungange, qui se disputent le leadership du parti depuis la disparition d’Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza, se sont violemment opposés, perturbant les activités économiques et semant la panique parmi les commerçants et les habitants.
Un conflit politique qui impacte l’économie locale
À l’origine des tensions, la revendication par le camp Masangu de la réouverture du directoire de l’UNAFEC situé à Kenya, fermé depuis plus de six mois par les autorités provinciales. Selon ses partisans, cette fermeture entrave leurs activités politiques et constitue une injustice qu’ils exigent de voir corrigée.
De leur côté, les fidèles de Jean-Ladislas Umba Lungange, président national reconnu du parti, estiment que seule la direction officielle de l’UNAFEC peut solliciter la réouverture du siège, refusant toute initiative unilatérale du camp adverse.
Cette rivalité exacerbée a conduit à des échauffourées, forçant de nombreux commerçants à fermer leurs échoppes par crainte d’une escalade de la violence. Les activités économiques autour du marché Kenya ont été paralysées durant plusieurs heures, affectant vendeurs, acheteurs et transporteurs.
Un parti divisé depuis la mort de son fondateur
Depuis le décès d’Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza en 2021, l’UNAFEC est en proie à une lutte de pouvoir entre sa veuve, Bibi Mireille Masangu, qui revendique son héritage politique, et Jean-Ladislas Umba Lungange, ancien premier vice-président du parti et reconnu comme successeur officiel.
Cette division, qui s’étend aujourd’hui au terrain, ne fait que fragiliser l’unité du parti et impacter la stabilité sociale à Lubumbashi.
Les autorités provinciales n’ont pour l’instant pas encore réagi officiellement à ces incidents, mais la persistance de ces tensions pourrait avoir des répercussions économiques et sécuritaires importantes si aucune médiation n’est engagée.
Cedrick Katay Kalombo