Alors que la tension reste vive entre la RDC et le Rwanda, une délégation conjointe de la CENCO et de l’ECC s’est rendue lundi 28 avril à Doha pour des échanges diplomatiques avec le ministre d’État des Affaires étrangères du Qatar, Mohammed bin Abdulaziz bin Saleh Al-Khulaifi. L’objectif de cette visite : plaider pour un soutien accru aux démarches pacifiques en faveur de la stabilisation de l’Est congolais.
Le diplomate qatari a exprimé un appui clair aux efforts congolais. « Le Qatar soutient les initiatives de la RDC pour restaurer la paix, dans le respect du droit international et par des moyens pacifiques », a-t-il déclaré, selon un communiqué officiel. Une posture qui conforte la stratégie de Doha, de plus en plus active sur les questions de sécurité régionale dans les Grands Lacs.
Le projet porté par les deux grandes confessions religieuses congolaises, intitulé Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble, ambitionne de mobiliser les citoyens autour de la cohésion nationale. Selon la CENCO et l’ECC, il s’agit de contrer les dynamiques de division aggravées par les conflits armés dans l’Est du pays.
Toutefois, l’initiative religieuse ne fait pas l’unanimité. Le gouvernement congolais, par la voix de certains de ses responsables, estime que ces structures « ne devraient pas empiéter sur le terrain politique » et privilégie les mécanismes de médiation régionaux et internationaux dirigés par les États. Un désaccord de fond qui souligne les tensions persistantes entre les sphères religieuse et politique.
En parallèle, une « déclaration de principes » a été signée à Washington entre Kinshasa et Kigali sous l’égide des États-Unis, en présence de Marco Rubio et des ministres des Affaires étrangères des deux pays. Cet accord vise à baliser une sortie de crise et encourager le développement économique régional. Mais l’opposition congolaise redoute que ce processus bénéficie surtout au Rwanda.
Enfin, signe d’un espoir fragile, une déclaration conjointe entre des représentants du gouvernement congolais et du groupe armé M23 a évoqué une possible trêve. L’annonce, faite à la télévision nationale, résulte de pourparlers également tenus à Doha, ce qui renforce le rôle du Qatar comme médiateur de plus en plus influent dans ce dossier complexe.
CKK
