« La loi sera notre boussole » : Sama Lukonde promet un traitement constitutionnel du dossier Kabila

Le président du Sénat congolais, Sama Lukonde, a réagi officiellement à la requête explosive visant Joseph Kabila. ce vendredi 2 mai, selon nos confrères de l’actualité.cd,il a tenu à rassurer sur le respect strict des textes. « Cette affaire sera traitée conformément à la Constitution et au règlement intérieur du Sénat », a-t-il déclaré.

Cette déclaration intervient dans un contexte tendu, après la transmission par l’Auditeur général des FARDC d’un réquisitoire visant l’ancien président, aujourd’hui sénateur à vie. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, est à l’origine de cette initiative judiciaire qui cible Kabila pour des accusations extrêmement graves.

Selon le ministre, l’ex-chef de l’État serait impliqué dans des « actes de trahison, crimes de guerre et crimes contre l’humanité » en lien avec les violences dans l’Est de la RDC. Il évoque un « maximum de preuves » démontrant une « participation directe » de Kabila dans les opérations du mouvement armé M23, qualifié de terroriste par Kinshasa.

Le Sénat devra décider s’il autorise la levée de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila, condition préalable à toute poursuite. « Le rôle du Sénat sera déterminant. C’est une décision historique », commente un juriste contacté par Actualite.cd.

En parallèle, le gouvernement a déjà pris des mesures conservatoires. Le 18 avril dernier, le ministre Mutamba avait ordonné la saisie des biens de Joseph Kabila et imposé des restrictions à certains de ses proches. Il s’en est également pris au PPRD, le parti fondé par l’ancien président, dont les activités sont actuellement suspendues.

L’exécutif reproche à cette formation politique une posture jugée ambivalente face à l’occupation de certaines zones de l’Est par les forces rwandaises et leurs alliés. « L’heure n’est plus aux demi-mesures », avait tranché Mutamba lors de l’annonce de ces sanctions.

À ce stade, aucune date n’a encore été fixée pour l’examen de la demande de levée d’immunité par la Chambre haute. Mais le signal est clair : le pouvoir entend faire de ce dossier un test de l’indépendance des institutions et de la primauté du droit en République démocratique du Congo.

CKK

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