Kinshasa : Larmes et recueillement après la mort du pape François

Le cœur de Kinshasa bat au rythme du deuil. En ce lundi 21 avril, la cathédrale Notre-Dame du Congo s’apprête à accueillir une foule endeuillée pour un office des défunts à la mémoire du Pape François. Le cardinal Fridolin Ambongo a appelé toute la communauté catholique à se rassembler dans la prière, pour rendre hommage à celui qu’il décrit comme un « serviteur infatigable de l’Évangile, de l’Église et de l’humanité ».

Le Pape François, décédé à 88 ans après avoir lutté contre une pneumonie bilatérale, laisse derrière lui un vide immense. Hospitalisé à l’hôpital Gemelli depuis plusieurs semaines, il avait brièvement retrouvé la lumière du Vatican, le 23 mars, avant que son état ne se détériore à nouveau. Sa disparition a ému la planète, et en particulier la République démocratique du Congo, profondément marquée par son passage en 2023.

Des paroisses en larmes, un pays en prière

Ce lundi, à midi, les cloches de nombreuses paroisses de Kinshasa ont sonné à l’unisson, appelant les fidèles à la méditation. Des prières silencieuses ont rempli les nefs, des bougies ont été allumées, et les larmes ont coulé dans les bancs des églises. François n’était pas un Pape lointain pour les Congolais. Il était ce pasteur proche des oubliés, ce visage de bonté qui s’adressait aux peuples meurtris comme à ses propres enfants.

Un livre de condoléances pour garder le lien

Pour tous ceux qui ne pourront pas se rendre à Rome, la Nonciature apostolique et la cathédrale Notre-Dame du Congo ouvriront dès mardi 22 avril un livre de condoléances. Une manière symbolique mais forte de continuer à communier avec cet homme qui a si profondément marqué l’âme congolaise.

Une mémoire vivante

Son voyage en RDC, du 31 janvier au 3 février 2023, reste gravé dans les mémoires. Lors de cette visite historique, le Pape François avait ébranlé les consciences en lançant un appel sans détour à la communauté internationale : « Retirez vos mains de l’Afrique. » Ce cri, porté par l’autorité morale du Saint-Père, avait franchi les frontières et résonné comme un appel à la dignité et à la souveraineté.

Dans son discours aux jeunes, il avait élevé Floribert Bwana Chui, martyr de la justice et de la foi, comme un modèle de courage et d’amour de la patrie. Ces mots résonnent encore aujourd’hui, comme un testament spirituel laissé à la jeunesse congolaise.

PM

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