La directrice générale du média en ligne Eventsrdc.com, Glody Ndaya, vient d’être transférée à la prison centrale de Makala ce mercredi, après avoir passé 48 heures en garde à vue. Interpellée depuis lundi 4 août, la journaliste était d’abord détenue au commissariat provincial de la Police de Kinshasa avant d’être placée mardi soir sous mandat d’arrêt provisoire au parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe.
Elle est poursuivie pour diffamation, après avoir relayé une enquête indépendante mettant en cause un médecin soupçonné d’avoir détourné des médicaments subventionnés par l’État congolais et destinés aux patients atteints de cancer. Selon cette enquête, lesdits médicaments auraient été illégalement commercialisés.
L’affaire suscite une forte indignation dans le milieu médiatique. Plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse, notamment l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), dénoncent une « intimidation » visant à museler la presse indépendante. Elles estiment que la procédure judiciaire en cours contre Glody Ndaya constitue une atteinte grave à la liberté d’informer.
Les confrontations entre la journaliste et le médecin plaignant sont prévues pour ce mercredi 6 août dans les bureaux du parquet, selon des sources judiciaires proches du dossier. En attendant, Glody Ndaya reste incarcérée à la prison de Makala, en attendant d’éventuelles suites judiciaires.
Cette affaire relance une fois de plus le débat sur la protection des journalistes en République démocratique du Congo, dans un contexte où les enquêtes sensibles deviennent de plus en plus risquées pour les professionnels des médias.
Gracieux Bazege