Jean-Marc Kabound-A-Kabund, ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale et figure montante de l’opposition, s’en est pris violemment à la gestion du Président Félix Tshisekedi. Dans une interview accordée à Radio France Internationale (RFI), le president national du parti Alliance pour le Changement, a dénoncé une gouvernance marquée par « l’impunité et l’absence de réformes profondes » et a rejeté catégoriquement l’idée d’un gouvernement d’union nationale, envisagé par le Président de la République. « Je ne suis ni demandeur, ni preneur de ce gouvernement. La gouvernance doit être basée sur un programme, sur une vision claire et je ne vois pas aujourd’hui Tshisekedi garantir cela », a-t-il lâché.
Une libération qui ne change rien à sa posture d’opposant
Récemment libéré après trente mois de détention, l’opposant Kabund n’a pas mâché ses mots. Il affirme que son emprisonnement relevait d’une persécution politique et non d’une simple affaire judiciaire. « J’ai été victime d’un acharnement politique. Cet acte ne sera jamais pardonné« , a-t-il déclaré avec véhémence. Contrairement aux spéculations, il assure que sa sortie de prison n’est en aucun cas un marchandage politique, affirmant son engagement à poursuivre son combat contre le pouvoir en place.
Un gouvernement d’union nationale sans effet ?
Alors que le Président de la République, Félix Tshisekedi, cherche à unifier la classe politique avec la formation d’un gouvernement d’union nationale appelé à endiguer la crise sécuritaire qui prévaut dans l’Est du pays, Jean-Marc Kabund considère cette initiative comme une stratégie de survie politique, plutôt qu’une solution aux crises du pays. « Le problème de la RDC ne se résume pas à une redistribution des postes, mais à une crise de gouvernance profonde« , a-t-il insisté. Pour lui, la priorité devrait être la réforme des institutions et la lutte contre l’impunité qui gangrène le pays.
Un climat politique de plus en plus tendu
Cette prise de position intervient alors que la RDC traverse une période d’instabilité politique marquée par des contestations croissantes et des tensions internes au sein de la majorité présidentielle. La gouvernance Tshisekedi est particulièrement critiquée pour sa gestion de la crise sécuritaire à l’Est et les difficultés économiques qui frappent le pays.
Jean-Marc Kabund, autrefois allié très influent du Président Tshisekedi avant de devenir l’un de ses opposants les plus virulents, semble déterminé à structurer un contre-pouvoir plus actif.
Une opposition en quête de leadership ?
Si l’avenir politique de Kabound reste flou, son discours sans concession pourrait marquer un tournant dans la recomposition de l’opposition congolaise. Alors que plusieurs figures de l’opposition hésitent encore sur leur position face à l’appel à un gouvernement inclusif, Kabund, lui, semble déjà se positionner comme l’un des principaux challengers du régime en place.
Cedrick Katay Kalombo
