L’ambiance politique congolaise s’est électrisée le dimanche 28 avril à Kinshasa, où Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, a publiquement attaqué Jean-Marc Kabund, ancien président intérimaire du parti. Dans un meeting retentissant, Kabuya a accusé Kabund de duplicité, affirmant : « Kabund parle d’un régime des jouisseurs. Mais s’il y a un jouisseur dans ce régime, c’est bien lui ».
Visant directement l’intégrité de son ancien allié, Kabuya a remis en cause les origines de sa fortune. Il a notamment évoqué l’acquisition d’un « château à Kingabwa », exhortant Kabund à « révéler le montant de cet achat ». Poussant plus loin ses accusations, il a insinué des complicités avec l’ancien président de la CENI, Corneille Nangaa, autour de concessions minières, facteurs présumés de sa rupture avec le président Félix Tshisekedi.
La confrontation a pris une tournure encore plus personnelle lorsque Kabuya a affirmé que Kabund aurait, par des intermédiaires, cherché à obtenir la clémence présidentielle. « Kabund a envoyé Moïse Katshibuyi pour solliciter un pardon auprès de Tshisekedi », a-t-il lancé, citant plusieurs témoins potentiels de ces démarches, dont Jean-Claude Tshilumbayi et Peter Kazadi.
Jean-Marc Kabund, condamné en 2023 à sept ans de prison notamment pour offense au chef de l’État, avait été libéré en février 2025 après un an et demi de détention. Augustin Kabuya a tenu à relativiser cette libération, affirmant : « Il n’a pas triomphé devant la justice », suggérant plutôt une issue négociée en coulisses qu’une réhabilitation judiciaire.
CKK