Une fois de plus, la pluie a frappé Kinshasa, révélant au grand jour l’impréparation des autorités face aux catastrophes naturelles. Dans la nuit du mardi 11 au mercredi 12 novembre 2025, une pluie torrentielle s’est abattue sur plusieurs quartiers de la capitale congolaise, causant d’importants dégâts matériels. Le quartier Mapela, situé dans la commune de Masina, non loin du rail, est l’un des plus touchés.
Au petit matin, le constat est alarmant : routes inondées, habitations englouties, biens emportés, et familles contraintes de passer la nuit à la belle étoile. Malgré les risques d’effondrement et de noyade, les habitants refusent de quitter les lieux. « Où irons-nous ? Nous avons tout ici, même si ce n’est pas grand-chose », confie un père de famille, les pieds dans l’eau jusqu’aux genoux.
Face à la montée des eaux, les autorités locales ont tenté de lancer une évacuation d’urgence. Mais l’absence de solutions d’accueil et de moyens logistiques laisse les sinistrés face à eux-mêmes. La peur de tout perdre l’emporte sur la prudence.
Cette situation n’est pas isolée. D’autres communes de Kinshasa, notamment Ngaliema, Limete et Selembao, Kimbanseke, et autres ont également été durement touchées. Les images de maisons effondrées, de routes impraticables et d’écoles inondées rappellent tragiquement celles des pluies dévastatrices du 4 au 5 avril dernier. Pourtant, depuis cette catastrophe, aucune véritable politique de prévention ou de gestion des risques ne semble avoir été mise en place par les autorités urbaines.
La population dénonce un silence coupable du pouvoir provincial. Le gouverneur de la ville de Kinshasa, pourtant régulièrement interpellé sur la nécessité d’un plan d’urgence climatique et d’aménagement des zones à risques, tarde à proposer des solutions concrètes.
Pendant ce temps, Mapela souffre, Masina pleure, Kimbanseke et ses zones déjà érosives, est au soins intensifs. Et Kinshasa, chaque saison des pluies, s’enfonce un peu plus dans l’oubli, au rythme des eaux qui montent et des espoirs qui s’effondrent.
Il est temps pour les autorités d’agir, non plus en réaction, mais en prévention.
Joël Ekutshu
