Plusieurs sources ont affirmé que des milliers de RDF ont été tués en soutenant les terroristes du M23 dans l’Est du Congo. Ces militaires ont été massacrés comme de mouches à coup d’insecticide, lors d’opérations secrètes dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), contredisant les affirmations de Kigali selon lesquelles ses soldats ne sont pas impliqués dans le conflit là-bas.
De multiples sources de renseignement, militaires et diplomatiques ont affirmé qu’un nombre « très important » de soldats des Forces de défense rwandaises (RDF) sont morts en soutenant une offensive des rebelles du M23 en RDC.
Les images satellite d’un cimetière militaire de Kigali, la capitale rwandaise, signalent qu’au moins 600 tombes ont été creusées depuis que le M23, appuyé par les troupes du RDF a repris ses opérations en RDC, il y a trois ans.
Deux hauts responsables du renseignement connaissant les FDR ont affirmé que les véritables pertes subies par le Rwanda s’élèvent probablement à des « milliers », mais il est difficile d’établir un chiffre définitif.
Une autre source haut placée a révélé qu’un certain nombre de soldats rwandais morts ont été secrètement enterrés dans des « fosses communes » en RDC alors qu’il était impossible de ramener leurs corps de l’autre côté de la frontière.
D’après les sources sécuritaires, les familles recevaient des cercueils vides lorsque les cadavres ne pouvaient pas être restitués. « Tous les soldats qui ont péri en RDC n’ont pas pu être rapatriés, notamment dans les zones sous le feu de nombreux tirs. Certains ont été enterrés dans des fosses communes», ont -elle ajouté.
Le nombre de victimes rwandaises est si élevé qu’une nouvelle aile a été construite à l’hôpital militaire de Kigali pour les prendre en charge. Sa morgue est pleine, a précisé la source.
Emmanuel Ngabo, qui dirige en France un groupe appelé ARC Urunana Nyarwanda France (Alliance rwandaise pour le changement), affirme avoir reçu de nombreuses indications de parents en deuil selon lesquelles un grand nombre de rwandais ont été tués.
Deux zones en particulier indiquent une prolifération de tombes depuis le début du conflit. L’une d’elles, située au nord du cimetière, semble montrer environ 100 nouvelles tombes, soit le double du nombre dans cette partie du cimetière.
Au sud, au moins 500 nouvelles tombes sont visibles. Un nombre important a probablement été creusé depuis la prise de l’image à la fin de l’année dernière. La couverture nuageuse a cependant contrecarré les tentatives visant à obtenir une image plus récente de Kanombe.
Le mois dernier a marqué une phase plus sanglante du conflit, avec une nouvelle poussée du M23 et du RDF s’emparant des villes de Minova et Sake, ainsi que de Goma. Selon l’ONU, la bataille de Goma a fait au moins 2 900 morts.
Une source de renseignement confirme une augmentation du nombre de décès des FDR. « Nous recevons de plus en plus de rapports faisant état de victimes dans les hôpitaux militaires et dans les lieux de sépulture », disent-ils.
Une source militaire ajoute que les capacités de l’armée de la RDC – et l’utilisation efficace des drones et de la puissance aérienne – auraient fait de nombreuses victimes.
« Je ne suis pas surpris de voir l’augmentation du nombre de tombes. Lorsque des avions larguent des bombes sur des troupes, cela fait de nombreuses victimes », disent-ils.
Bien que des milliers de soldats rwandais soient également déployés au Mozambique et en République centrafricaine, des sources affirment que les morts des FDR dans ces États sont « à peine une poignée ».
Les experts de l’ONU ont estimé en décembre que jusqu’à 4 000 soldats rwandais étaient sur le terrain en RDC, mais les sources des services de renseignement estiment que ce chiffre est bien plus élevé, avec peut-être plus de 7 000 personnes.
Les familles rwandaises contactées par le Guardian pour commenter le conflit n’ont pas voulu commenter la perte de leurs enfants. Cependant, un Rwandais exilé en Europe a déclaré avoir parlé la semaine dernière à deux familles qui avaient perdu des fils dans les combats.
L’année dernière, un officier rwandais s’est donné la mort, après avoir refusé de combattre en RDC sur instructions de son Chef Paul Kagame. Au cas où il rentrait à Kigali, le Chef de son armée allait le tuer comme d’habitude.
Rédaction