La République démocratique du Congo a dénoncé l’implication de Kigali ce week-end, lors d’une session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, qui se tient à Banjul, en Gambie. Représentée par le vice-ministre de la Justice, Samuel Mbemba, Kinshasa a accusé le Rwanda de violer de manière flagrante les droits humains dans la partie orientale du pays.
S’exprimant devant la Commission, le ministre Mbemba a pointé du doigt les récentes attaques du M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda. Il a notamment évoqué l’offensive menée contre la localité de Lunyasenge, dans le territoire de Lubero, alors même que des pourparlers de paix sont en cours sous la médiation des États-Unis.
« Les droits de l’homme sont particulièrement mis à mal à l’Est de la RDC, avec la bénédiction du président Kagame qui ne cesse d’agresser notre pays », a-t-il dénoncé.
Cette déclaration est intervenue dans un contexte de tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali, malgré les efforts diplomatiques.
La RDC voit dans cette attaque une provocation grave. « Alors que les deux pays sont engagés à signer un accord de paix, le Rwanda a encore attaqué la localité de Lunyasenge », a souligné Me Mbemba, regrettant une nouvelle violation de la déclaration de principes censée encadrer le processus de désescalade.
Pour Kinshasa, cette agression remet en cause la bonne foi du Rwanda dans les négociations de paix. « À la RDC de se demander ce que le Rwanda et le président Kagame veulent réellement », a lancé le vice-ministre, visiblement indigné par la tournure des événements.
Depuis plusieurs mois, la communauté internationale appelle à une désescalade et à une solution pacifique entre les deux pays voisins. Washington s’est notamment impliquée dans la médiation, sans pour autant parvenir à un cessez-le-feu durable sur le terrain.
La position de la RDC reste néanmoins constante, selon son représentant : « À travers le président de la République Félix Antoine Tshisekedi et le gouvernement, tout ce que veut la RDC, c’est la paix », a conclu Me Mbemba.
Alors que les combats se poursuivent dans certaines zones du Nord-Kivu, Kinshasa espère que cette dénonciation devant la Commission africaine des droits de l’homme mobilisera davantage d’acteurs africains autour de la situation critique des populations civiles de l’Est.
R-ST