Fiasco de la Tripartite Kinshasa-Kigali-Luanda | Enjeux et perspectives 

Par Christian-Moses Masunga

L’annulation de la tripartite prévue à Luanda entre Félix Tshisekedi, Paul Kagame et João Lourenço constitue un échec pour les efforts diplomatiques visant à résoudre la crise dans l’Est de la RDC. Cette situation reflète des divergences profondes entre Kinshasa et Kigali, notamment sur la question du statut du M23 et des conditions nécessaires pour initier des pourparlers.

Conséquences possibles :

1. Blocage du processus de Luanda :

L’impasse actuelle pourrait sérieusement compromettre les efforts de médiation menés par l’Angola, qui visent à instaurer un dialogue entre les deux parties. La RDC et le Rwanda campent sur des positions diamétralement opposées : Kinshasa qualifie le M23 de groupe terroriste soutenu par Kigali, tandis que le Rwanda exige des négociations directes avec les rebelles. Ce blocage réduit les chances d’une issue diplomatique à court terme.

2. Intensification des combats sur le terrain :

Le Rwanda, part d’ombre du M23, profite de l’absence de consensus pour intensifier ses attaques, cherchant ainsi à faire pression sur Kinshasa. Les rapports récents faisant état d’un renforcement des effectifs et du matériel du M23 dans le Nord-Kivu sont préoccupants. Une escalade militaire aggraverait la situation humanitaire déjà critique dans la région.

3. Détérioration des relations RDC-Rwanda :

L’absence d’avancées dans les discussions risque d’exacerber les tensions bilatérales. Les deux pays se sont déjà accusés mutuellement d’armer les rebelles dont les M23 par le Rwanda et les FDLR par la RDC. Une telle situation pourrait entraîner une polarisation accrue des positions sur la scène internationale.

4. Risque de déstabilisation régionale :

La persistance du conflit dans l’Est de la RDC, combinée à l’implication des autres acteurs régionaux dont l’Ouganda cité par un rapport de l’Onu, menace la stabilité de l’ensemble de la région des Grands Lacs. Les FDLR, prétendument mentionné par le Rwanda, ajoutent une couche de complexité au conflit.

Enjeux pour la médiation angolaise :

Pour relancer le processus, la médiation angolaise devra redoubler d’efforts pour rapprocher les positions de deux parties. Cela nécessitera probablement l’implication d’autres acteurs régionaux et internationaux pour garantir une approche plus inclusive et équilibrée. L’Angola, en tant que médiateur, devra également proposer des solutions concrètes et innovantes pour surmonter l’impasse actuelle.

En résumé, l’annulation de cette rencontre accroît l’incertitude sur l’avenir du processus de paix dans l’Est de la RDC. Sans compromis entre Kinshasa et Kigali, la region de l’Est de la RDC, risque de sombrer davantage dans la violence et l’instabilité.

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