Lors d’une rencontre avec les magistrats venus des zones occupées par les forces rwandaises, le président de la Cour constitutionnelle et président du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), Dieudonné Kamuleta Badibanga, a rappelé l’importance de la sécurité de ses collègues face à la crise actuelle. « Devant une décision, vous devrez obligatoirement réagir ; on ne cesse de compatir mais à un certain moment, compatir ne suffit pas ; d’où il y a nécessité de faire en sorte que les collègues qui sont mis en mal par ces événements soient sécurisés« , a-t-il déclaré, incitant les magistrats à s’enregistrer chez l’assureur Activa pour garantir leur protection.
Le Secrétaire permanent du CSM, Télésphore Nduba, a pris la parole pour récapituler les propos du président, soulignant la compassion et le soutien moral apportés aux magistrats en difficulté. « La prise en charge sociale de la plupart d’entre eux, encore logés dans des familles d’accueil, est essentielle« , a-t-il précisé. Pour ceux qui se trouvent à Bujumbura et ailleurs à l’étranger, notamment dans des conditions précaires, des billets d’avion seront envoyés pour leur permettre de rejoindre Kinshasa.
Les magistrats restés dans les zones sous occupation ont également été appelés à la prudence. Télésphore Nduba a averti que « nul ne peut servir deux maîtres à la fois« , tout en leur rappelant leur serment de respecter la constitution et les lois de la République, même dans ces circonstances difficiles. La situation reste complexe pour ces magistrats, déchirés entre leurs devoirs professionnels et la menace de l’occupation.
Au total, 156 magistrats ont quitté les zones occupées et se trouvent actuellement à Kinshasa, tandis que 55 autres sont à Bujumbura et environ 300 sont dispersés dans différents pays. Le CSM met tout en œuvre pour leur assurer une prise en charge digne en attendant de nouvelles solutions pour leur sécurité et leur bien-être.
CKK