Vingt-et-un députés nationaux du groupe parlementaire Ensemble montent au créneau. Dans une déclaration rendue publique ce mardi 29 avril, ils condamnent vigoureusement la descente musclée, le 26 avril dernier, d’une centaine de militaires à la ferme Futuka, propriété de Moïse Katumbi, située à Kipushi, dans le Haut-Katanga.
Les parlementaires dénoncent une opération menée « sans aucun mandat légal » par des éléments armés de la 22ᵉ région militaire. Selon eux, cette intrusion a semé la panique parmi les ouvriers agricoles, les jeunes de l’Académie sportive Katumbi et les résidents du domaine. « Ni mandat, ni procès-verbal : juste la terreur », s’indignent-ils.
Pour les signataires, cette attaque s’inscrit dans une série de représailles ciblées contre l’opposition politique en RDC. Ils évoquent notamment les arrestations arbitraires de militants du parti Ensemble pour la République dans le Haut-Katanga, le refus d’octroi d’un passeport à Moïse Katumbi, la suspension du PPRD ou encore la relance des poursuites judiciaires contre le sénateur Augustin Matata Ponyo, « sans levée de son immunité ».
« L’armée n’a pas sa place dans une exploitation agricole. Elle devrait être mobilisée à l’Est pour sécuriser les populations victimes de la guerre », rappellent les députés. Et d’ajouter, dans une formule tranchante : « Futuka nourrit, le pouvoir détruit ».
Face à ce qu’ils qualifient de « dérive autoritaire », les élus du groupe Ensemble exigent :
• Le retrait immédiat des militaires du site de Futuka ;
• L’ouverture d’une enquête indépendante sur cette opération qu’ils jugent illégale ;
• Des garanties fermes sur la protection des droits fondamentaux, pour tous les Congolais, sans exception.
Les députés appellent enfin la communauté nationale et internationale à rester en alerte. « Le pays glisse dangereusement. Il est temps de stopper l’instrumentalisation des forces armées à des fins politiques », avertissent-ils.
PM
