Le chanteur engagé Delcat Idinco a été assassiné en pleine journée à Goma, quelques jours seulement après la sortie de la prison centrale de Munzenze. Originaire de Beni, l’artiste était connu pour ses chansons dénonçant l’insécurité et les violences dans l’Est de la RDC. Son meurtre, dont les circonstances restent floues, a déclenché une vague d’indignations, en particulier à Beni, où des manifestations spontanées ont éclaté.
Figure emblématique de la contestation, Delcat Idinco s’était fait de nombreux ennemis en dénonçant ouvertement les groupes armés tels que les ADF et le M23. Son dernier titre, Bunduki Za Kwetu (Nos fusils), appelait à la résistance face aux exactions dans la région. Plusieurs observateurs estiment que son engagement sans concession pourrait être à l’origine de son assassinat, bien que l’identité des auteurs n’ait pas encore été établie.
L’artiste avait déjà été arrêté à plusieurs reprises et faisait partie des figures de la contestation régulièrement visées par les autorités et divers acteurs armés. Sa récente incarcération, en compagnie d’autres militants de Beni, avait renforcé son statut de porte-voix d’une jeunesse en quête de justice et de sécurité. Sa mort brutale, peu après sa libération, soulève des interrogations sur l’acharnement contre les voix dissidentes dans cette partie du pays.
Alors que la population exige une enquête indépendante, le silence des autorités nourrit la colère et l’inquiétude.
À Beni, des barricades ont été dressées et plusieurs activités sont paralysées en signe de protestation. Ce drame remet en lumière les risques encourus par les artistes et militants engagés en RDC, où la liberté d’expression reste une bataille de tous les instants.
Cedrick Katay Kalombo
