De 300 millions à 1,6 milliard usd, un record impressionnant battu par Katemb à la tête de l’ARSP en l’espace de presque deux ans

De passage à Paris en France, Miguel Kashal Katemb était ce dimanche 12 janvier 2025, l’invité du journal de 21H30 sur TV5 Monde. Le Directeur Général de l’Autorité de Régulation de la Sous-traitance dans le secteur Privé (ARSP), a, sur le plateau de ce média français, fait un état des lieux de l’institution qu’il dirige depuis 2022, en mettant l’accent sur plusieurs enjeux majeurs liés à la sous-traitance en RDC.

En réponse à une question de la journaliste Dominique Tchimbakala sur la récente spoliation des ressources minières dans le Sud-Kivu par des entreprises chinoises, interceptées par le Gouverneur de la Province, Kashal Katemb a assuré que « les autorités compétentes s’étaient déjà saisies de la situation afin de remettre de l’ordre ».

Sur la question du taux de présence des entreprises des expatriés, en particulier celles des chinois, opérant tant dans le secteur des mines que dans d’autres domaines en RDC, le DG de l’ARSP a détaillé les efforts de régulation en place.

« Je veux vous dire que le Président Tshisekedi a déployé beaucoup d’efforts diplomatiques pour ouvrir le pays, la RDC, au monde entier. Pour votre information, le Congo est ouvert à tous les investisseurs. Aujourd’hui, nous n’avons pas que des chinois en RDC. Je peux vous donner à titre d’exemple la société Kico qui est la plus grande mine ou le plus grand producteur mondial du zinc du groupe Ivanoe aujourd’hui détenu par les américains et canadiens. Nous avons la société Kibali Gold du groupe Barick. C’est une société canadienne et sud-africaine. Nous avons aussi dans les télécommunications parce que la sous-traitance ce n’est pas seulement les mines. Nous avons par exemple le groupe orange, c’est un groupe français, le groupe Castel. Certes il y a des chinois, mais le pays est ouvert à tous les investisseurs, et même la création de la loi sur la sous-traitance en RDC, la loi numéro 17/001, c’était pour développer la chaîne de valeur congolaise. », a-t-il expliqué.

Michel Katemb a également souligné les progrès réalisés depuis 2022 en matière de traçabilité des fonds, qui permettent désormais à l’État congolais de suivre les flux financiers, un domaine où il avait été largement absent auparavant, laissant échapper des montants considérables à travers des contrats signés à l’étranger et exécutés en RDC.

« Il y a beaucoup d’avancées. Depuis que nous sommes arrivé en 2022, notre conseil d’administration redynamisé par le Président de la République, a commencé par faire un état des lieux. Nous avons trouvé qu’il y a avait effectivement, beaucoup de fonds qui échappaient à l’Etat Congolais et qui n’était pas retracés tout simplement parce qu’il y avait des contrats qui se signaient à l’extérieur du pays et qui venaient s’exécuter au pays. Nous avons trouvé qu’il y avait sur toute l’étendue du territoire national, 300 millions de dollars américains de chiffres d’affaires dans la sous-traitance, ce qui était un contraste par rapport aux ressources du pays. Il y avait peu de sociétés. Nous avons trouvé sur toute l’étendue du territoire national, 3500 sociétés sous-traitantes. Ce qui était un contraste pour un pays de 100 millions d’habitants », a indiqué Miguel Kashal Katemb.

Kashal Katemb ne s’est pas arrêté là! Il a aussi précisé que, depuis presque deux ans, l’ARSP a permis de récupérer 1,6 milliard de dollars américains. Des avancées significatives qui ont permis à son institution de mieux encadrer et structurer la sous-traitance, notamment en ce qui concerne les entreprises à capitaux majoritairement congolais.

« La loi congolaise sur la sous-traitance n’exclut pas les expatriés. Ils sont aussi éligibles, mais à condition de s’associer aux nationaux. Aujourd’hui, je dirais que 90% des entreprises qui prestent dans la sous-traitance, ce sont des entreprises à capitaux majoritairement congolais. Ceci était d’ailleurs le combat du Président de la République pour qu’il y’ait des partenariats gagnant-gagnant au niveau du développement de la chaîne de valeur. À ne pas oublier que la sous-traitance est une activité secondaire qui concourt à la réalisation d’une activité principale. Sur les activités principales, tous les investisseurs peuvent détenir des parts à 100%. Mais c’est sur les activités secondaires qu’il y a la sous-traitance, où les nationaux sont éligibles à 51% et les expatriés à 49%. Comme je vous l’avais dit, nous avons trouvé 300 millions de dollars et aujourd’hui, sur toute l’étendue du territoire national, nous avons commencé à faire des statistiques à mi-parcours et nous avons plus d’1 millard 600 mille dollars que nous avons capté dans le pays».

En conclusion, il a évoqué les méthodes mises en place par l’ARSP en vue de renforcer la transparence et la régulation des affaires dans le secteur privé en RDC.

« Nous avons déjà mis un système de publication des appels d’offres entre les sociétés principales et les sociétés sous-traitantes parce qu’il y a certaines sociétés principales qui étaient en principe des sociétés sous-traitantes déguisées. Pour servir de la transparence, nous avons voulu que les appels d’offres soient publiés sur les sites de l’Etat et sur d’autres médias pour permettre à tout le monde d’avoir les mêmes informations et de pouvoir postuler à armes égales. C’est ce qui est entrain d’être fait aujourd’hui parce qu’on a voulu inclure aussi la diaspora dans la chaîne de valeur congolaise », a-t-il conclu.

Christian-Moses Masunga

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