La cession de plus 12 000 hectares de terres arables congolaises au Rwanda contenue dans les accords signés entre Brazzaville et Kigali lors de la visite de Paul Kagame en 2022 dans la capitale congolaise, ne laissent aucun Brazzavilois indifférent.
Vent debout contre Sassou Nguesso, les congolais exigent leur Président de revenir sur sa décision qu’ils s’assimilent à une vente délibérée de leurs terres aux étrangers.
L’archevêque de Brazzaville, n’est pas en reste. Monseigneur Bienvenu Manamika a, d’un ton ferme, appelé au respect de leurs terres qui sont invendables et non négociables.
« Oui, nous disons merci à Dieu pour les résurrections de consciences droites en faveur de la sauvegarde de l’environnement », a-t-il lâché au cours de son homélie.
Et d’ajouter: « Frères et sœurs, distingués invités, au Congo notre beau pays, cette sauvegarde, cette préservation de l’environnement, passe par le respect de terres que Dieu nous a données, respect de terres reçues de nos aïeux, respect de nos terres qui sont invendables, non négociables… respect de nos terres qu’on ne peut céder à qui que ce soit. Autrement dit, au Congo, préserver l’environnement, c’est aussi défendre nos terres coûte que coûte en toute confiance au Père qui prend soin de nous et toute la création, parce que tout est de lui… ».
Cette prise de conscience collective des populations voisines de la République Démocratique du Congo vis-à-vis de cet accord qu’ils jugent « diabolique », insinue simplement la méfiance qu’éprouvent les Brazzavillois à l’égard de Paul Kagame, fer de lance de l’instabilité dans l’Est de la RDC depuis presque 3 décennies.
La cession de ces hectares concerne 4 départements situés au Sud du pays, plus proche de la RDC à savoir Niari,Bouenza, Pool et Kouillou.
Selon plusieurs observateurs indépendants, le projet agricole que veut entreprendre Kigali au Congo-Brazzaville, est un arbre qui cache la forêt. C’est-à-dire, une démarche stratégique visant à encercler Kinshasa.
Les experts en relations internationales comparent la situation de Brazzaville avec la cession d’Hong-Kong par les chinois aux britanniques pendant tout un siècle. D’autres analystes affirment sans ambages que Sassou a trahi son voisin à cause du refus de la construction du pont route-rail entre Brazzaville et Kinshasa.
Clément Mualaba