« Avril est aussi le mois où nous pleurons la tragédie congolaise » : Thérèse Kayikwamba Wagner interpelle le Conseil de sécurité

Lors de son intervention le mercredi 16 avril 2025 au Conseil de sécurité de l’ONU, la Ministre d’État et cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, a livré un message fort, mêlant mémoire et dénonciation. Alors que le mois d’avril marque la commémoration du génocide contre les Tutsis au Rwanda, elle a tenu à rappeler que cette tragédie a aussi plongé la République démocratique du Congo dans une spirale de violences depuis trois décennies.

« Avril est un mois de recueillement, celui où nous commémorons le génocide rwandais », a-t-elle déclaré. « Mais il a aussi déclenché une autre tragédie, plus longue et souvent tue, celle du peuple congolais. » La ministre a souligné que l’Est de la RDC continue de subir les conséquences de cette instabilité régionale, avec l’arrivée massive de réfugiés rwandais, dont certains auteurs du génocide, ayant trouvé refuge sur le sol congolais en 1994.

Pointant du doigt les responsabilités de la communauté internationale, Mme Wagner a évoqué notamment la résolution 918 du Conseil de sécurité qui, selon elle, a facilité cette importation du conflit. « Ces décisions, prises sous la pression de l’urgence humanitaire, ont eu pour effet d’importer le conflit, permettant à des responsables du génocide de se retrancher à l’intérieur de notre territoire », a-t-elle regretté, accusant les puissances étrangères d’avoir fermé les yeux sur les conséquences durables de ces choix.

Dans une adresse empreinte d’émotion, elle a introduit le terme « Genecost » pour désigner le coût humain, sécuritaire et économique supporté par la RDC depuis 30 ans. « Le Congo paie encore le prix des choix géopolitiques passés », a-t-elle insisté, appelant à une reconnaissance des souffrances congolaises et à une réponse internationale plus juste face à cette tragédie silencieuse.

CKK

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