Autour de Patrick Muyaya, les médias congolais appuient les processus de paix

Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, a reçu le lundi 21 juillet dans son cabinet, des responsables des organisations professionnelles de la presse. Il a été question de passer en revue, les conclusions du séminaire-atelier sur le rôle stratégique des médias dans le suivi de l’accord de paix de Washington.

Organisé du 18 au 20 juillet par l’organisation Journalistes en danger (JED), ce séminaire de haut niveau s’est tenu à Kinshasa, réunissant journalistes, éditeurs, membres de la société civile, ainsi que des experts nationaux et internationaux. Objectif : réfléchir à la manière dont les médias congolais peuvent contribuer activement à la mise en œuvre d’un processus de paix durable dans les régions affectées par les conflits armés.

L’accord de paix de Washington, signé le 27 juin dernier entre le gouvernement congolais et les autorités rwandaises, marque une avancée diplomatique majeure dans un contexte régional tendu. Face à cet enjeu, les médias souhaitent désormais jouer pleinement leur rôle de contre-pouvoir constructif, en veillant à la transparence, au respect des engagements et à la sensibilisation citoyenne.

Le ministre Muyaya, visiblement satisfait de cette démarche, a salué l’initiative comme une preuve de maturité du secteur médiatique congolais :

« Voir les journalistes prendre l’initiative d’eux-mêmes, avec un regard critique mais constructif sur le processus de paix, témoigne d’une prise de conscience collective. »

Le ministre a plaidé pour la formalisation prochaine d’une charte nationale des journalistes pour la paix, tout en insistant sur l’importance de préserver l’indépendance éditoriale.

Au cœur des travaux du séminaire, plusieurs résolutions ont été adoptées. Parmi les plus marquantes :

  • La création d’un Observatoire médiatique chargé de suivre la mise en œuvre de l’accord de Washington ;
  • L’élaboration d’un guide de bonnes pratiques pour la couverture médiatique des processus de paix ;
  • L’intégration par plusieurs médias de rubriques dédiées à l’évolution du processus de paix.

Les discussions ont également porté sur des thématiques sensibles, telles que la déontologie en période de post-conflit, la sécurité des journalistes dans les zones instables, et la lutte contre la désinformation, souvent instrumentalisée pour raviver les tensions.

Le séminaire s’est conclu par la signature d’une Déclaration de Kinshasa, dans laquelle les professionnels des médias congolais s’engagent à jouer un rôle actif et coordonné pour accompagner la paix.

Pour Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de JED, « il ne peut y avoir de paix durable sans une information libre, indépendante et responsable ». Il a insisté sur l’importance de voir émerger une génération de journalistes formés, conscients et engagés pour le bien commun.

Coïncidence heureuse, cette dynamique intervient à la veille de la Journée nationale de la presse, célébrée le 22 juillet. À cette occasion, le ministre Muyaya a annoncé une édition spéciale de cette journée, qui pourrait être marquée par la signature officielle de la charte des journalistes pour la paix, en collaboration avec l’Union nationale de la presse congolaise (UNPC).

Un symbole fort, qui témoigne de la volonté des médias congolais de rompre avec les logiques de discours conflictogènes pour devenir des acteurs de cohésion, à la fois critiques et constructifs.

GB

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