Le 23 avril 2025, Kinshasa a accueilli le lancement officiel des travaux sur la nouvelle politique salariale, un projet visant à améliorer la rémunération des agents publics et à instaurer une plus grande justice sociale dans la fonction publique. La cérémonie s’est déroulée au Centre culturel et artistique d’Afrique central, en présence du président Félix Tshisekedi. Cependant, cet événement a été l’occasion pour Fidèle Kiyangi, président de l’intersyndicale, de souligner des préoccupations majeures concernant les arriérés de salaires des agents de l’État.
Lors de son intervention, Kiyangi n’a pas manqué de dénoncer une situation qui dure depuis plusieurs mois. « Nous sommes confrontés à 66 mois d’arriérés de salaires, et cela malgré les engagements du gouvernement », a-t-il affirmé. Selon lui, cette accumulation de dettes envers les fonctionnaires est devenue insupportable et nécessite des solutions immédiates. « Les présentes assises tombent à point nommé pour régler cette question vitale de la masse laborieuse pour notre nation », a-t-il ajouté, appelant le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à cette crise.
Bien que des avancées aient été enregistrées, notamment la revalorisation des salaires de base et la promesse d’un salaire minimum de 130 dollars américains, les fonctionnaires ne ressentent pas encore un changement tangible dans leur quotidien. « Excellence, nous croyons en votre détermination à faire appliquer les résolutions qui sortiront de ces travaux », a précisé Kiyangi, insistant sur la nécessité d’un cadre légal solide pour garantir que les réformes promises soient effectivement mises en œuvre.
L’intersyndicale a également mis en lumière les difficultés liées à la situation sécuritaire dans l’Est du pays. « Cette crise dans l’Est empêche de nombreux fonctionnaires de travailler dans de bonnes conditions », a souligné Kiyangi. Il a rappelé que cela compliquait davantage la gestion des finances publiques et, de fait, le paiement des arriérés de salaires. « Le gouvernement nous a promis un paiement forfaitaire de 1 milliard de FC avant la fin de l’année 2024, mais nous sommes déjà en avril, et rien n’a été fait », a-t-il regretté.
Pour renforcer son propos, le président de l’intersyndicale a présenté un arrêté interministériel confirmant l’existence de ces arriérés. Face à cette situation qui perdure, Kiyangi a insisté sur l’urgence d’adopter des mesures concrètes pour honorer les engagements financiers envers les agents publics. « Il est temps d’agir pour mettre fin à cette injustice », a-t-il conclu, appelant à une réforme véritable et à une action rapide du gouvernement.
CKK