Le Vatican a publié dimanche la première photo du pape François depuis son hospitalisation, survenue il y a plus d’un mois en raison d’une double pneumonie. Sur ce cliché poignant, le souverain pontife, assis dans un fauteuil roulant, vêtu de sa blouse et d’une étole violette, fixe un crucifix après avoir concélébré la messe dans la chapelle du 10ᵉ étage de la polyclinique Gemelli, où il est soigné.
Dans un message diffusé plus tôt par le Vatican, le pape François, âgé de 88 ans, a confié vivre « un temps d’épreuve », se décrivant comme « fragile » et confronté à une « épreuve ». Il a également exprimé sa gratitude envers ses fidèles pour leur « prière » et leur « dévouement », alors qu’il poursuit sa convalescence.
-Ambongo et Sarah, 2 figures africaines au cœur des enjeux de succession-
Alors que le pape François, hospitalisé depuis le 14 février, a convoqué les cardinaux sans préciser la date d’un éventuel consistoire, les spéculations sur l’avenir de son pontificat s’intensifient. Deux figures africaines émergent comme des acteurs majeurs de cette transition : le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa et fidèle soutien du pape, et le cardinal guinéen Robert Sarah, figure conservatrice et opposant de longue date aux réformes de François.
–Ambongo, l’homme fort du catholicisme africain-
Créé cardinal par François en 2018 et membre influent du Conseil des cardinaux depuis 2020, Fridolin Ambongo incarne une figure incontournable du Vatican. Aucun prélat africain avant lui n’avait occupé un rôle aussi stratégique. Théologien et homme d’action, il a été salué par le pape pour son engagement politique et social en RDC, notamment en 2019 lorsqu’il a œuvré en faveur d’élections démocratiques.
Président du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), Ambongo est un défenseur de la paix en République démocratique du Congo, n’hésitant pas à dénoncer les violences qui frappent l’Est du pays.
Cependant, en 2024, il a pris ses distances avec François en signant une déclaration des Églises africaines rejetant la bénédiction des unions homosexuelles, une mesure pourtant soutenue par le souverain pontife. Malgré cette divergence, leur relation demeure forte et le nom d’Ambongo est cité parmi les possibles successeurs, dans l’hypothèse où un pape africain devait être élu.
–Sarah, le conservateur qui défie les réformes-
Face à Ambongo, le cardinal guinéen Robert Sarah représente l’opposition conservatrice au sein de l’Église catholique. Nommé cardinal par Benoît XVI en 2010, il s’est illustré par son refus des réformes engagées par François. En 2015, lorsqu’un synode sur la famille propose d’assouplir les règles sur le célibat des prêtres et l’accueil des divorcés remariés, Sarah organise une réunion secrète avec 51 évêques africains pour torpiller ces avancées.
Bien qu’il atteigne l’âge de 80 ans en juin 2025 et perde ainsi son droit de vote au conclave, son influence reste considérable. Sa vision traditionaliste séduit une partie des conservateurs, et son nom continue de circuler parmi les potentiels successeurs de François.
PM