5 ans au service de l’électrification en milieux ruraux, Anser présente un bilan élogieux

À l’occasion de ses cinq ans d’existence, l’Agence Nationale de l’Électrification et des Services Énergétiques en milieux ruraux et périurbains (ANSER), le Directeur général adjoint de cet Entreprise, Damien TWAMBILANGANA, est passé au Briefing Presse de ce jeudi 17 juillet 2025, organisé par le ministre Patrick Muyaya. Il a été question de faire le point sur les réalisations, les défis et les perspectives de l’agence dans sa mission d’apporter l’électricité aux zones délaissées par le réseau traditionnel de la Société Nationale d’Électricité (SNEL).

Le Directeur Général adjoint de l’ANSER, l’ingénieur Damien Twabilangana Mukongo, a tenu à clarifier la nature du mandat de son institution. « ANSER n’est pas en concurrence avec la SNEL. Nous intervenons là où la SNEL n’a pas encore de bras : dans les zones rurales et périurbaines. » Il a par ailleurs souligné la bonne collaboration existante entre les deux entités, notamment à travers le transfert de certaines études de la SNEL vers l’ANSER pour leur mise en œuvre.

Cinq ans de planification et d’action

Créée en 2020, l’ANSER a, depuis sa mise en œuvre, élaboré des plans de route d’électrification pour chacun des 145 territoires de la RDC, tenant compte des réalités locales. De ces plans ont émergé plus de 1100 projets identifiés, dont 250 priorisés. Parmi ceux-ci, 65 projets sont actuellement en cours, avec un taux d’avancement moyen de 60 %, tandis que 22 ont été achevés.

« En cinq ans, nous avons pu impacter environ 20 millions de personnes, soit près de 5 millions de ménages, principalement dans les zones rurales », a affirmé le DG adjoint. Le prochain défi, selon lui, est d’atteindre 52 millions de personnes électrifiées d’ici 2030.

Répondant aux questions des journalistes, Damien Twabilangana a expliqué que l’ANSER privilégie les énergies renouvelables telles que le solaire, l’hydroélectricité, l’éolien et plus récemment, le biogaz. Il a écarté l’usage intensif des groupes électrogènes en raison de leur coût élevé et de leur impact environnemental.

À propos du mix énergétique, l’ANSER développe une approche territoriale : « Chaque territoire a sa stratégie propre. Là où il y a du soleil, on privilégie le solaire. Là où il y a de l’eau, on pense à l’hydroélectricité. »

La question de la gestion des infrastructures

L’une des interrogations majeures posées par les journalistes concernait la gestion future des infrastructures construites. Le DG adjoint a été clair : l’ANSER ne gère pas les centrales électriques. « Notre rôle est de mobiliser les fonds, construire et confier la gestion aux opérateurs privés. Nous privilégions le modèle de Partenariat Public-Privé (PPP), avec un dispositif de contrôle permanent pour garantir la qualité et la continuité du service. »

Il a notamment cité le cas d’une centrale hydroélectrique en projet de 19 MW, prévue pour desservir plusieurs communes. La construction est confiée à des partenaires chinois, avec une échéance de 24 mois.

Vers une électrification au service du développement

L’ingénieur Damien a insisté sur l’aspect productif de l’électrification : « L’électricité ne doit pas être une fin en soi. Elle doit générer des activités économiques, améliorer les services sociaux comme la santé et l’éducation. » Un partenariat est d’ailleurs en cours avec le ministère de la Santé pour électrifier les centres de santé construits dans le cadre du Programme de Développement Local des 145 territoires.

Interrogé sur le financement durable, le DG adjoint a évoqué la mobilisation du crédit carbone comme levier. « Toutes nos centrales utilisent des technologies propres. Cela nous permet de valoriser les émissions de carbone évitées pour générer des revenus. Nous sommes accompagnés par des experts dans l’élaboration d’une stratégie de monétisation. »

En marge de ce briefing, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, présent en tant que modérateur, a également répondu à une question sociétale sur l’éducation des jeunes filles enceintes. Il a plaidé pour leur maintien à l’école, rappelant que les lois nationales et les conventions internationales ratifiées par la RDC garantissent le droit à l’éducation pour tous les enfants, sans discrimination.

Une vision d’avenir claire

Pour conclure, Damien Twabilangana a rappelé que l’accès à l’électricité est un levier fondamental pour le développement. L’ANSER compte désormais sur des partenariats renforcés, notamment avec les États-Unis et des investisseurs internationaux, pour élargir ses capacités d’intervention.

La célébration des cinq ans de l’ANSER est ainsi apparue comme un moment fort de bilan mais aussi d’engagement renouvelé pour un Congo électrifié, jusque dans ses coins les plus reculés.

R. G. B

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