Le ministre d’État en charge des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction (ITPR), Alexis Gisaro s’est publiquement exprimé depuis l’occupation des villes de Goma et Bukavu par l’armée rwandaise. Ce mardi 11 mars, Alexis Gisaro est intervenu au Briefing presse, pour clarifier l’opinion sur la position de sa Communauté (Banyamulenge) face aux ambitions belliqueuses du Président rwandais Paul Kagame.
Le Ministre Gisaro a rejeté les justifications avancées par le président rwandais Paul Kagame, selon lesquelles, l’armée rwandaise intervient en République démocratique du Congo pour protéger la Communauté Tutsis dont il fait partie.
Le ministre des ITPR a dénoncé un « prétexte fallacieux » visant à légitimer cette présence militaire sur le sol congolais. Pour Alexis Gisaro, le Rwanda n’a pas le droit d’intervenir militairement dans un pays voisin (RDC), sous prétexte de protéger une communauté, qui, cohabite avec les autres, malgré les problèmes inhérents, susceptibles d’être résolus par les autorités congolaises.
Alexis Gisaro a clairement souligné que la Communauté Banyamulenge n’a pas mandaté Paul Kagame pour la défendre. D’après lui, les raisons de la guerre que Paul Kagame mène contre la République démocratique du Congo sont simplement économiques. L’armée rwandaise ne devrait être au Congo que par invitation, comme c’est le cas avec l’armée ougandaise, venant en appui aux FARDC pour traquer les ADF, une force négative ougandaise, opérant dans l’Est de la RDC.
Le ministre Gisaro s’est même demandé si Paul Kagame a toujours justifié les incursions de son armée dans les Kivu par la défense des Tutsis, alors les Tutsis qui sont au Katanga, à Kinshasa, et d’autres villes de la RDC, qui les défend ? Pourquoi tous les pays voisin de la RDC qui ont des populations en cheval, n’interviennent pas pour défendre les leurs ?
« Les problèmes de cohabitation doivent être réglés entre nous. Nous n’avons pas invité le Rwanda à venir régler nos problèmes », a-t-il insisté.
Le gouvernement congolais maintient sa position selon laquelle la question des conflits communautaires, y compris ceux impliquant les Banyamulenge dans l’Est du pays, doit être résolue par des mécanismes nationaux et non par une intervention étrangère. Cette posture s’inscrit dans une volonté de préserver la souveraineté nationale et d’éviter toute instrumentalisation des tensions internes par des acteurs extérieurs.
En dénonçant les justifications de Kigali, Alexis Gisaro s’aligne sur la ligne dure du gouvernement Tshisekedi, qui réclame depuis plusieurs mois le retrait des troupes rwandaises et la fin du soutien au M23. Une position que Kinshasa défend également sur la scène diplomatique, notamment auprès de l’Union africaine et des Nations unies.
Alexis Gisaro a estimé que certains actes que les congolais peuvent poser aujourd’hui sont consécutifs aux exactions de l’armée rwandaise sur les populations congolaises. Cependant, le ministre Gisaro a invité les congolais à ne pas verser dans ce piège tendu par Paul Kagame pour diviser en utilisant les divergences des congolais.
CKK
