Devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève le mardi 1 avril 2025, la représentante du secrétaire général de l’Onu en RDC et cheffe de la Monusco, Bintou Keita, a dressé un tableau sombre de la situation dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). « Au lieu de se stabiliser, la situation s’est plutôt aggravée« , a-t-elle déclaré, pointant du doigt les exactions du M23, des ADF et d’autres groupes armés qui continuent de semer la terreur.
Selon les chiffres fournis par le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, 1 099 violations des droits humains ont été recensées depuis le début de l’année, dont 88 % dans les provinces en conflit. « Le M23 a exécuté sommairement au moins 240 civils depuis janvier, simplement pour des suspicions de collaboration avec l’armée congolaise« , a-t-elle ajouté, dénonçant également l’enrôlement forcé d’enfants et la multiplication des violences sexuelles.
Bintou Keita a exprimé son inquiétude face aux évasions de prison enregistrées à Goma et Bukavu, attribuées à l’expansion du M23. « Plusieurs criminels dangereux, y compris des condamnés pour crimes internationaux, sont désormais en liberté », a-t-elle alerté, tout en rappelant la nécessité d’une intervention rapide pour protéger les victimes et les défenseurs des droits humains.
Face à cette situation préoccupante, la cheffe de la Monusco a appelé à une action concertée de la communauté internationale. « Nous devons entendre les appels des victimes et des survivants en faveur d’une protection et d’un rétablissement urgent de l’ordre », a-t-elle insisté, exhortant le Conseil des droits de l’homme à renforcer son engagement en RDC.
CKK