La correspondance écrite au Procureur Général près la cour de cassation par Nicolas Kazadi, s’apparente à rien d’autre qu’à une agitation, d’autant plus qu’il n’est pas évident de commenter une affaire dont l’instruction est au parquet.
Toutefois, la condescendance avec laquelle, Nicolas Kazadi voudrait influencer l’instruction du dossier, suscite plusieurs questionnements. Le ministre des finances, en plus d’accorder sa disponibilité à collaborer avec la justice, ce qui n’est du tout pas mauvais, se permet, dans une correspondance adressée au Procureur Général près la cour de cassation, de demander à ce dernier, « d’élargir les devoirs requis pour en dégager, d’une part, les indices de surfacturation, et d’autre part, les auteurs et co-auteurs de cette surfacturation ».
Ce qui revient à dire, si le PG près la cour de cassation, ne répond pas favorablement à sa demande, des vérités éclateront.
L’on s’interroge pourtant sur cette attitude du ministre des finances:
1. Veut-il faire obstruction à la justice ou dissuader l’action de celle-ci ?
2. Veut-il faire chanter le Chef de l’Etat alors garant du bon fonctionnement des institutions ?
3. Qu’est ce qui justifie cette agitation dont il fait montre?
4. Quel est le mobile de la démarche amorcée par Kazadi lorsqu’il répond au PG par une correspondance en lieu place d’attendre la fin de l’instruction du dossier?
Ceci nous rappelle le dossier 100 jours, qui, avant l’ouverture du procès, les haut-cadres de l’UNC de Vital Kamerhe menaçaient de créer la pagaille, si jamais l’on emmenait leur leaders devant les juges. Ce qui ne fut malheureusement pas fait.
Pendant ce temps, le scandale de 1300 stations de forages devant être construits dans plusieurs localités du pays, et l’installation de 2594 lampadaires à Kinshasa, continue à faire couler beaucoup d’encre. Le ministre des Finances sortant et son collègue du développement rural ainsi que le maître d’ouvrage, sont des acteurs principaux du projet de construction de 1300 stations d’eau.
A en croire le ministre des finances Nicolas Kazadi, 71 millions USD, soit 30% du budget global évalué à 298 millions USD, ont été décaissés en mode d’urgence pour livrer en premier lieu, plus de 200 ouvrages, avant de procéder au prochain décaissement.
Cependant, seules 29 stations de puits d’eau ont été livrées avec un coût de 297,748$ par forage. Dans le même temps, 13 millions de dollars USD ont été décaissés pour l’installation de 2594 lampadaires à Kinshasa.
Mais, la pression de la clameur publique à cause de l’opacité qui entoure la gestion de ce projet, a suscité la curiosité du procureur général près la cour de cassation, qui a, pour des raisons d’enquête, interdit les personnes impliquées dans cette affaire, de quitter le territoire national, suite au soupçon de détournement de fonds publics qui pèsent sur Nicolas Kazadi et consorts. D’où la confiscation du passeport diplomatique de l’argentier national sortant par les services de migration à l’aéroport de Ndjili, peu après qu’il soit débarqué d’un vol qui devrait conduire la délégation du Chef de l’Etat à Berlin puis à Paris.